L'analyse :
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte d'aristote :
- dans ce texte, aristote s'intéresse à la différence entre les animaux et les hommes, et à la manière dont ces derniers accèdent à la science et à l'art.
Il va montrer que l'expérience, fondée sur la mémoire, est le point de départ de la connaissance humaine, mais qu'elle n'est pas suffisante pour atteindre l'universalité et la nécessité propres à la science et à l'art.
Il va donc distinguer deux niveaux de connaissance : l'expérience, qui est empirique et particulière, et l'art, qui est rationnel et universel.
- il commence par affirmer que les animaux autres que l'homme vivent réduits aux images et aux souvenirs, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas la capacité de généraliser ni de raisonner à partir de leurs perceptions.
Ils ont tout au plus une expérience rudimentaire, qui leur permet de s'adapter à leur environnement, mais qui ne leur donne pas accès à la vérité.
En revanche, le genre humain s'élève jusqu'à l'art et jusqu'au raisonnement, c'est-à-dire qu'il a la faculté de dépasser le sensible pour atteindre le intelligible, de former des concepts et des principes, de démontrer et de créer.
Il y a donc une différence de nature entre les animaux et les hommes, qui tient à leur rapport au savoir.
- il explique ensuite que la mémoire est la source de l'expérience chez les hommes, car elle leur permet d'accumuler des souvenirs d'une même chose, qui finissent par constituer une expérience.
L'expérience est donc le résultat d'une répétition d'observations, qui donne lieu à une connaissance empirique et probable.
L'expérience paraît être presque de même nature que la science et l'art, car elle implique une certaine régularité et une certaine prévision des phénomènes.
Mais en réalité, la science et l'art viennent aux hommes par l'intermédiaire de l'expérience, c'est-à-dire qu'ils se fondent sur elle, mais qu'ils la dépassent.
Il cite alors polus, un personnage du dialogue gorgias de platon, qui oppose l'art à la chance : l'art est le fruit de l'expérience, tandis que la chance est le fait de l'inexpérience.
L'art suppose donc une maîtrise du réel, qui ne dépend pas du hasard.
- il termine par définir ce qu'est l'art : il s'agit d'un jugement universel applicable à tous les cas semblables, qui se dégage d'une multitude de notions expérimentales.
L'art consiste donc à passer du particulier au général, du contingent au nécessaire, du fait au droit.
Il donne l'exemple du médecin, qui ne se contente pas de constater que tel remède a soulagé tel individu atteint de telle maladie (ce qui relève de l'expérience), mais qui établit que tel remède soulage tous les individus atteints de telle maladie déterminée par un concept unique (ce qui relève de l'art).
L'art implique donc une abstraction et une induction, qui permettent d'accéder à des lois universelles.
En conclusion, ce texte montre que la connaissance humaine repose sur deux niveaux : l'expérience, qui est le point de départ empirique et particulier ; et l'art, qui est le point d'arrivée rationnel et universel.
Aristote souligne ainsi la supériorité des hommes sur les animaux, mais aussi la nécessité pour les hommes de ne pas se contenter de l'expérience, mais de chercher à atteindre la science et l'art.
