• Freud
L'union comme fondement du droit et de la force collective
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Le contexte :

Dans cette lettre adressée à  einstein, freud explore le lien entre l'union et la force collective. il expose que lorsque des individus se rassemblent dans une communauté, leur union devient une force qui s'oppose à  la violence d'un seul individu. cependant, pour que cette transition de la violence au droit puisse s'effectuer, il est nécessaire que l'union soit durable et maintenue par des ràùglements et des organes de contràïle.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« �oeL'union fait la force.” La violence est brisée par l'union, la force de ces éléments rassemblés représente dès lors le droit, par opposition à la violence d'un seul. Nous voyons donc que le droit est la force d'une communauté. C'est encore la violence, toujours prête à se tourner contre tout individu qui lui résiste, travaillant avec les mêmes moyens, attachée aux mêmes buts ; la différence réside, en réalité, uniquement dans le fait que ce n'est plus la violence de l'individu qui triomphe, mais celle de la communauté. Mais, pour que s'accomplisse ce passage de la violence au droit nouveau, il faut qu'une condition psychologique soit remplie. L'union du nombre doit être stable et durable. Si elle se créait à seule fin de combattre un plus puissant pour se dissoudre une fois qu'il est vaincu, le résultat serait nul. Le premier qui viendrait ensuite à s'estimer plus fort chercherait de nouveau à instituer une hégémonie de violence, et le jeu se répéterait indéfiniment. La communauté doit être maintenue en permanence, s'organiser, établir des règlements qui préviennent les insurrections à craindre, désigner des organes qui veillent au maintien des règlements - des lois -, et qui assurent l'exécution des actes de violence conformes aux lois. De par la reconnaissance d'une semblable communauté d'intérêts, il se forme, au sein des membres d'un groupe d'hommes réunis, des attaches d'ordre sentimental, des sentiments de communauté, sur lesquels se fonde, à proprement parler, la force de cette collectivité. »
Freud, Lettre à Einstein (1932)

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1. Comment peut-on expliquer la phrase "L'union fait la force" dans le contexte du texte ?
2. Quelle est la différence entre la violence d'un seul et la violence de la communauté dans le texte ?
3. Qu'est-ce qui doit être rempli pour que le passage de la violence au droit nouveau soit possible ?
4. Comment la communauté peut-elle être maintenue en permanence selon le texte ?

[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez en quoi le droit est la force d'une communauté selon le texte.
2. Quelle est l'idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?

[C] - Commentaire :
1. Selon vous, pourquoi est-il important que l'union du nombre soit stable et durable pour que le passage de la violence au droit nouveau soit possible ?

L'analyse :

Voici un possible développement de l'analyse du texte : dans ce texte, freud s'interroge sur la nature du droit et sa relation avec la violence.

Il cherche à montrer comment le droit émerge d'une union de plusieurs individus qui s'opposent à la violence d'un seul.



- il commence par affirmer que "l'union fait la force" et que la violence est brisée par l'union.

Il oppose ainsi la violence d'un seul, qui cherche à dominer les autres, à la force d'une communauté, qui représente le droit.

Il explique que le droit est la force d'une communauté, c'est-à-dire qu'il exprime la volonté collective de résister à l'oppression et de garantir la sécurité des membres du groupe.

Il utilise l'exemple de la révolte des opprimés contre un tyran pour illustrer son propos.



- il nuance ensuite sa thèse en reconnaissant que le droit est encore une forme de violence, qui peut se retourner contre tout individu qui lui résiste.

Il montre que le droit n'est pas fondé sur une valeur morale ou rationnelle, mais sur un rapport de force entre les hommes.

Il souligne que la différence entre le droit et la violence réside uniquement dans le fait que le droit est la violence de la communauté, et non celle de l'individu.

Il utilise le terme de "hégémonie" pour désigner le pouvoir absolu d'un seul sur les autres, et le terme de "jeu" pour suggérer que le droit est une convention arbitraire et changeante.



- il termine en exposant la condition psychologique nécessaire pour que le passage de la violence au droit soit possible.

Il affirme qu'il faut que l'union du nombre soit stable et durable, c'est-à-dire qu'elle ne se dissout pas après avoir vaincu l'ennemi commun, mais qu'elle se maintienne en permanence.

Il explique que pour cela, il faut que la communauté s'organise, établisse des règlements, désigne des organes chargés de faire respecter les lois et d'exercer la violence légale.

Il indique que ces lois doivent prévenir les insurrections à craindre, c'est-à-dire les tentatives de renverser l'ordre établi par la force.

Il précise que la force de la collectivité repose sur la reconnaissance d'une communauté d'intérêts et sur des sentiments de solidarité entre les membres du groupe.

Freud nous présente donc une conception du droit comme une violence organisée et légitimée par une union durable des hommes contre un ennemi commun.

Il nous invite à réfléchir sur les fondements du droit, sur ses limites et sur ses dangers.

Il nous montre que le droit n'est pas une garantie de justice ou de paix, mais qu'il peut être remis en cause par une nouvelle violence.