• Freud
Le pouvoir sur la nature ne garantit pas le bonheur
science - bonheur



Le contexte :

Malgré les progràùs scientifiques et techniques, les hommes constatent que leur pouvoir sur la nature n'augmente pas leur satisfaction et leur bonheur. freud remet en question l'idée que le contràïle de l'espace et du temps soit la clé du bonheur, soulignant que les progràùs techniques ne sont pas la seule aspiration de la culture.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

objectif/subjectif/intersubjectif

Le texte :

« Les dernières générations ont fait des progrès extraordinaires dans les sciences de la nature et leur application technique, et ont affermi leur domination de la nature d'une façon jusque-là inimaginable. Le détail de ces progrès est connu, il est superflu de les énumérer. Les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit. Mais ils croient avoir remarqué que ce pouvoir nouvellement acquis de disposer de l'espace et du temps, cet asservissement des forces de la nature, l'accomplissement de ce désir millénaire, n'ont pas augmenté la satisfaction du plaisir qu'ils attendent de la vie, ils ont le sentiment que tout cela ne les a pas rendus plus heureux. Cette constatation devrait suffire à en tirer la conclusion que le pouvoir exercé sur la nature n'est pas l'unique condition du bonheur des hommes, de même qu'il n'est pas le seul but des aspirations de la culture, et non pas à en déduire que les progrès techniques n'ont aucune valeur pour notre économie du bonheur . »
Freud, Le Malaise dans la culture (1929)

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Quels sont les progr��s extraordinaires réalisés par les derni��res générations dans les sciences de la nature et leur application technique ?
2) En quoi consiste le pouvoir nouvellement acquis par les hommes dans leur domination de la nature ?
3) Selon l'auteur, en quoi ces progr��s techniques n'ont-ils pas augmenté la satisfaction du plaisir attendu de la vie ?
4) Quelle conclusion peut-on tirer de la constatation que le pouvoir exercé sur la nature n'est pas l'unique condition du bonheur des hommes ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi le pouvoir exercé sur la nature n'est pas l'unique condition du bonheur des hommes, selon l'auteur.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi les progr��s techniques n'ont-ils pas augmenté la satisfaction du plaisir attendu de la vie, malgré le pouvoir acquis sur la nature ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si le bonheur des hommes dépend uniquement du pouvoir exercé sur la nature.

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de freud : dans ce texte, freud s'interroge sur le rapport entre les progrès techniques et le bonheur humain.

Il montre que la domination de la nature par la science et la technique n'est pas une garantie de satisfaction, et qu'il faut distinguer le but de la culture et celui du bonheur.

Dans un premier temps, il expose les faits qui témoignent de l'avancée extraordinaire des sciences et des techniques dans les dernières générations.

Il utilise des termes valorisants comme "progrès", "affermi", "conquêtes" pour souligner l'ampleur et la réussite de ces réalisations humaines.

Il reconnaît que les hommes ont le droit d'être fiers de ces accomplissements, qui leur ont permis de réaliser un "désir millénaire" : celui de maîtriser l'espace et le temps, et de soumettre les forces de la nature à leur volonté.

Il s'agit donc d'un constat objectif et positif des progrès techniques.

Dans un deuxième temps, il introduit une contradiction entre ce constat et le sentiment des hommes.

Il utilise des verbes comme "croire", "remarquer", "avoir le sentiment" pour marquer la subjectivité et l'incertitude de cette perception.

Il affirme que les hommes ont constaté que ces progrès techniques ne leur ont pas apporté plus de plaisir ni de bonheur dans la vie.

Il s'agit donc d'une remise en question du lien entre le pouvoir sur la nature et le bonheur humain.

Dans un troisième temps, il propose une interprétation de cette contradiction.

Il utilise le conditionnel pour exprimer une hypothèse, une possibilité.

Il suggère que cette constatation devrait conduire les hommes à relativiser l'importance du pouvoir sur la nature, et à reconnaître qu'il n'est pas le seul critère du bonheur ni le seul objectif de la culture.

Il s'agit donc d'une invitation à réfléchir sur les valeurs et les fins de l'humanité.

Le texte de freud met en évidence la complexité du rapport entre les progrès techniques et le bonheur humain.

Il invite à ne pas confondre les moyens et les fins, ni à réduire la culture à la domination de la nature.

Il ouvre ainsi une réflexion sur les conditions du bonheur et sur le sens de la culture.