Dans ce texte issu des "ràùgles pour la direction de l'esprit" de descartes, l'auteur remet en question la valeur des opinions et souligne la nécessité d'aller au-delà de celles-ci pour parvenir à la vérité. il met en avant l'importance de développer notre propre capacité de jugement et de résolution de problàùmes pour acquérir de véritables connaissances.
(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.
croire/savoir
« Il n'y a presque rien qui n'ait été dit par l'un, et dont le contraire n'ait été affirmé par quelque autre. Et il ne serait d'aucun profit de compter les voix, pour suivre l'opinion qui a le plus de répondants : car, lorsqu'il s'agit d'une question difficile, il est plus vraisemblable qu'il s'en soit trouvé peu, et non beaucoup, pour découvrir la vérité à son sujet. Mais quand bien même ils seraient tous d'accord, leur enseignement ne serait pas encore suffisant : car jamais, par exemple, nous ne deviendrons mathématiciens, même en connaissant par cūur toutes les démonstrations des autres, si notre esprit n'est pas en même temps capable de résoudre n'importe quel problème ; et nous ne deviendrons jamais philosophes, si nous avons lu tous les raisonnements de Platon et d'Aristote, et que nous sommes incapables de porter un jugement assuré sur les sujets qu'on nous propose ; dans ce cas, en effet, ce ne sont point des sciences que nous aurions apprises, semble-t-il, mais de l'histoire. »
Descartes, Règles pour la direction de l'esprit (posthume, écrit vers 1628)
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quel est le probl��me soulevé par l'auteur concernant les opinions exprimées par différents individus ?
2) Quelle est l'importance de compter les voix pour déterminer la vérité selon l'auteur ?
3) Comment l'auteur utilise-t-il l'exemple des mathématiciens pour illustrer son propos ?
4) Comment l'auteur utilise-t-il l'exemple des philosophes pour soutenir son argumentation ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi le fait de connaître toutes les démonstrations des autres ne garantit pas que nous devenions mathématiciens.
2) À partir des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon vous, pourquoi est-il important d'être capable de résoudre n'importe quel probl��me pour devenir mathématicien ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si vous êtes d'accord avec l'auteur sur le fait que connaître les raisonnements des autres sans pouvoir porter un jugement assuré ne constitue pas une véritable science.
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, descartes critique l'autorité des opinions reçues et affirme la nécessité de former son propre jugement pour accéder à la vérité.
Il le fait en trois temps :
- d'abord, il montre que le nombre de partisans d'une opinion n'est pas un critère de vérité, car il y a toujours des opinions contradictoires et que les questions difficiles sont rarement résolues par la majorité.
Il utilise pour cela un raisonnement par l'absurde : si on comptait les voix, on devrait suivre l'opinion la plus répandue, ce qui est absurde puisqu'elle peut être fausse.
Il s'appuie aussi sur un argument d'autorité inversé : il est plus vraisemblable que la vérité soit découverte par quelques esprits éclairés que par la foule ignorante.
- ensuite, il montre que la simple connaissance des opinions des autres n'est pas suffisante pour acquérir une science, car elle ne permet pas de comprendre les principes ni de résoudre les problèmes.
Il utilise pour cela un exemple tiré des mathématiques, qui sont pour lui le modèle de la science : on ne devient pas mathématicien en récitant les démonstrations des autres, mais en étant capable de démontrer soi-même.
Il généralise ensuite cet exemple à la philosophie, qui est pour lui la science de la sagesse : on ne devient pas philosophe en lisant les raisonnements de platon et d'aristote, mais en étant capable de juger par soi-même.
Il oppose ainsi la science, qui est une connaissance rationnelle et personnelle, à l'histoire, qui est une connaissance empirique et transmise.
- enfin, il conclut que pour accéder à la vérité, il faut se détacher des opinions reçues et exercer son propre esprit.
Il sous-entend que c'est le but de son ouvrage, qui propose des règles pour la direction de l'esprit, c'est-à-dire pour le guider vers la connaissance.
Il implique aussi que son lecteur doit être actif et critique, et non passif et docile.
Il invite ainsi à une démarche philosophique originale et autonome.