• Popper
La quête de la vérité et la distinction entre certitude et erreur
vérité - science



Le contexte :

Dans son ouvrage "à  la recherche d'un monde meilleur", popper met en évidence le fait que la connaissance humaine est intrinsàùquement faillible, ce qui implique qu'elle est sujette à  l'erreur et donc à  l'incertitude. il souligne l'importance de différencier la vérité de la certitude et explique que la recherche scientifique consiste à  lutter contre l'erreur en poursuivant une vérité objective, sans pour autant pouvoir prétendre à  une certitude absolue.

Le repère :

vrai/probable/certain

Le texte :

« La connaissance est recherche de la vérité - recherche de théories objectivement vraies, explicatives. Elle n'est pas recherche de certitude. L'erreur est humaine : toute connaissance humaine est faillible, et par là incertaine. Il s'ensuit que nous devons rigoureusement distinguer vérité et certitude. Que l'erreur soit humaine signifie que nous devons encore et toujours lutter contre elle, mais aussi que, si minutieux soyons-nous, nous ne pouvons jamais nous assurer de n'avoir pas malgré tout commis une erreur. En matière de science, une faute par nous commise - une erreur - consiste pour l'essentiel en ce que nous tenons pour vraie une théorie qui ne l'est pas. Bien plus rarement, elle consiste en ce que nous tenons une théorie pour fausse quoiqu'elle soit vraie. Combattre la faute, l'erreur, cela veut donc dire que l'on recherche une vérité objective et que l'on fait tout pour détecter et éliminer des non-vérités. Telle est la tâche de l'activité scientifique. On peut donc dire : notre objectif, à nous hommes de science, c'est la vérité objective ; plus de vérité, une vérité plus congruente , mieux intelligible. La certitude ne peut raisonnablement être notre objectif. Si nous entrevoyons que la connaissance humaine est faillible, alors nous entrevoyons aussi que nous ne pouvons jamais être tout à fait certains de n'avoir pas commis de faute. »
Popper, À la Recherche d'un monde meilleur (1984)

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Quelle est la différence entre la recherche de la vérité et la recherche de certitude dans le domaine de la connaissance selon le texte ?
2) Comment l'auteur définit-il l'erreur dans la connaissance humaine ?
3) Comment l'erreur humaine affecte-t-elle la certitude dans la connaissance ?
4) Qu'est-ce que l'auteur entend par "faute" ou "erreur" dans le contexte de la science ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez le sens de l'affirmation selon laquelle "notre objectif, à nous hommes de science, c'est la vérité objective ; plus de vérité, une vérité plus congruente".

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : l'auteur du texte, popper, défend l'idée que la connaissance scientifique vise la vérité objective, mais qu'elle n'atteint jamais la certitude absolue.

Il s'oppose ainsi à une conception de la science qui prétendrait établir des connaissances indubitables et définitives.

Pour soutenir sa thèse, il commence par affirmer que la connaissance est recherche de la vérité, c'est-à-dire de théories qui rendent compte de la réalité de façon cohérente et explicative.

Il oppose ainsi la vérité à la certitude, qui est un sentiment subjectif de sécurité épistémique.

Il souligne que l'erreur est humaine, c'est-à-dire que toute connaissance humaine est susceptible d'être révisée ou réfutée par de nouvelles observations ou de nouveaux arguments.

Il en déduit que nous devons distinguer rigoureusement vérité et certitude, et ne pas confondre nos croyances avec la réalité.

Ensuite, il précise ce qu'il entend par erreur en matière de science.

Il s'agit principalement de tenir pour vraie une théorie qui ne l'est pas, c'est-à-dire qui contredit les faits ou qui est incohérente.

Plus rarement, il s'agit de rejeter une théorie qui est vraie, c'est-à-dire qui correspond aux faits et qui est cohérente.

Il en conclut que combattre l'erreur, c'est rechercher une vérité objective, et faire tout pour détecter et éliminer les non-vérités.

Il définit ainsi la tâche de l'activité scientifique comme une quête permanente et critique de la vérité.

Enfin, il affirme que l'objectif des hommes de science doit être la vérité objective, et non la certitude.

Il justifie cette affirmation en montrant que si nous reconnaissons que la connaissance humaine est faillible, nous devons aussi admettre que nous ne pouvons jamais être s¹rs de n'avoir pas commis d'erreur.

Il suggère donc que la science doit être humble et ouverte à la remise en question, et non dogmatique et fermée au changement.

Ainsi, popper propose une conception de la science qui repose sur le principe du falsificationnisme : une théorie scientifique n'est jamais définitivement vraie, mais seulement provisoirement acceptée tant qu'elle n'est pas falsifiée par des faits contraires.

Il invite les scientifiques à se méfier de la certitude, qui peut les conduire à l'erreur ou à l'illusion, et à privilégier la vérité, qui exige un effort constant et rationnel de vérification.