Dans cet extrait des lois de platon, l'auteur met en avant l'importance de la paix et de l'harmonie entre les individus au sein d'une cité. il souligne que la maà®trise de soi et la capacité à se dompter sont nécessaires, mais ne doivent pas être considérées comme le summum du bien-être. plutàït que de se focaliser sur les guerres extérieures, un véritable homme politique et législateur doit légiférer en faveur de la paix pour le bonheur de la cité et de ses habitants.
(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".
nécessaire/contingent
« Ce qui, assurément, est le mieux pour la cité, ce n'est ni la guerre extérieure ni la discorde interne, - et c'est une chose détestable de devoir en passer par là - ; mais ce qui est le mieux, c'est la paix entre les hommes associée à une bienveillance mutuelle des sentiments. Aussi, le fait pour une cité de se dompter elle-même, pour ainsi dire, ne doit pas être mis au nombre des choses qui valent le mieux, mais simplement de celles qui sont une nécessité. Ce serait tout comme si un corps malade qui prend la purge du médecin était jugé le mieux portant du monde, tandis que le corps qui n'en a nul besoin ne retiendrait même pas l'attention. Il en est de même pour qui penserait de la sorte le bonheur de la cité ou même d'un individu. Ce ne sera jamais un homme politique au sens vrai du terme, s'il a en vue seulement et avant tout les guerres à mener à l'extérieur ; ce ne sera pas davantage un législateur scrupuleux, s'il ne se résout pas à légiférer sur les choses de la guerre en vue de la paix, plutôt que de légiférer sur les choses de la paix en vue de la guerre. »
Platon, Les Lois (347 av. J.-C.)
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est l'opinion de l'auteur concernant la guerre extérieure et la discorde interne ?
2) Pourquoi l'auteur consid��re-t-il la paix entre les hommes et la bienveillance mutuelle comme étant le mieux pour la cité ?
3) Comment l'auteur compare-t-il le fait pour une cité de se dompter elle-même à un corps malade prenant une purge du médecin ?
4) Selon l'auteur, quels sont les crit��res pour être considéré comme un homme politique au sens vrai du terme ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi consiste la nécessité pour une cité de se dompter elle-même.
2) En vous basant sur les idées précédentes, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Est-ce que vous êtes d'accord avec l'auteur lorsqu'il affirme que la paix entre les hommes et la bienveillance mutuelle sont le mieux pour la cité ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la paix est toujours préférable à la guerre dans la politique.
Voici une possible analyse du texte de platon :
- le texte commence par une affirmation générale sur le bien de la cité : ce qui est le mieux, c'est la paix et la bienveillance entre les citoyens, et non la guerre ou la discorde.
L'auteur utilise le terme "assurément" pour marquer sa conviction et son autorité, et oppose deux situations extrêmes : la guerre extérieure et la discorde interne, qui sont toutes deux détestables et nuisibles à la vie commune.
Il s'agit donc de poser un principe de base pour la politique : la recherche du bien commun, qui passe par l'harmonie et la concorde.
- ensuite, l'auteur développe une comparaison entre la cité et le corps humain, pour montrer que la nécessité de se dompter soi-même n'est pas un signe de bonheur, mais de maladie.
Il utilise le terme "pour ainsi dire" pour indiquer qu'il s'agit d'une analogie, et non d'une identité.
Il compare la cité qui doit se réformer à un corps malade qui doit prendre une purge, et la cité qui n'en a pas besoin à un corps sain qui ne retient pas l'attention.
Il en déduit que le bonheur de la cité ou de l'individu ne réside pas dans le fait de se contraindre ou de se corriger, mais dans le fait d'être naturellement vertueux et paisible.
Il s'agit donc de critiquer une conception de la politique qui se focalise sur les conflits et les répressions, au lieu de viser l'épanouissement des citoyens.
- enfin, l'auteur conclut en distinguant deux types de politiciens et de législateurs : ceux qui ont en vue les guerres à mener à l'extérieur, et ceux qui légifèrent sur les choses de la paix en vue de la guerre ; et ceux qui légifèrent sur les choses de la guerre en vue de la paix.
Il rejette les premiers, qu'il juge faux et imprudents, et approuve les seconds, qu'il considère comme vrais et scrupuleux.
Il utilise le terme "jamais" pour souligner la radicalité de son jugement, et oppose deux finalités différentes : la guerre ou la paix.
Il s'agit donc de proposer un idéal de politique et de législation, qui consiste à faire de la paix le but ultime et suprême, et non un moyen ou un prétexte pour faire la guerre.