L'analyse :
Le hasard a donné naissance à toutes les espèces de gouvernement parmi les hommes.
- quoi : machiavel expose sa thèse selon laquelle les formes de gouvernement ne sont pas le résultat d'un choix rationnel ou d'un contrat, mais d'une circonstance historique aléatoire.
- comment : il utilise l'expression "le hasard a donné naissance" pour souligner le caractère contingent et non nécessaire des régimes politiques.
- pourquoi : il s'oppose ainsi à la conception classique de la politique comme fondée sur la nature humaine ou sur la raison.
Il veut montrer que la politique est une affaire de circonstances et de rapports de force.
Les premiers habitants furent peu nombreux et vécurent, pendant un temps, dispersés, à la manière des bêtes.
- quoi : machiavel décrit l'état de nature des hommes, avant la formation des sociétés et des gouvernements.
- comment : il utilise une comparaison avec les bêtes pour souligner le caractère sauvage et asocial des hommes primitifs.
- pourquoi : il veut montrer que les hommes n'ont pas une nature sociale ou politique innée, mais qu'ils ont d¹ s'adapter aux conditions de leur environnement.
Le genre humain venant à s'accroître, on sentit le besoin de se réunir, de se défendre ; pour mieux parvenir à ce dernier but, on choisit le plus fort, le plus courageux ; les autres le mirent à leur tête, et promirent de lui obéir.
- quoi : machiavel explique comment les hommes sont passés de l'état de nature à l'état civil, en formant des sociétés et en se soumettant à un chef.
- comment : il utilise une causalité entre l'accroissement du genre humain, le besoin de se réunir et de se défendre, et le choix du plus fort.
Il montre ainsi que les hommes ont agi par nécessité et non par volonté.
- pourquoi : il veut montrer que le gouvernement est fondé sur la force et non sur le droit.
Il remet en cause l'idée d'un contrat social volontaire entre les citoyens.
A l'époque de leur réunion en société, on commença à connaître ce qui est bon et honnête, et à le distinguer d'avec ce qui est vicieux et mauvais.
On vit un homme nuire à son bienfaiteur.
Deux sentiments s'élevèrent à l'instant dans tous les c£urs : la haine pour l'ingrat, l'amour pour l'homme bienfaisant.
On blâma le premier ; et on honora d'autant plus ceux qui, au contraire, se montrèrent reconnaissants que chacun d'eux sentît qu'il pouvait éprouver pareille injustice.
- quoi : machiavel décrit comment les hommes ont acquis la notion du bien et du mal, en observant les actions des uns et des autres dans la société.
- comment : il utilise un exemple concret d'un homme ingrat envers son bienfaiteur, qui suscite deux sentiments universels : la haine et l'amour.
Il montre ainsi que les hommes ont appris à juger moralement les comportements selon leur utilité ou leur nuisance.
- pourquoi : il veut montrer que la morale n'est pas fondée sur une loi naturelle ou divine, mais sur une expérience sociale et humaine.
Pour prévenir de tels maux, les hommes se déterminèrent à faire des lois, et à ordonner des punitions pour qui y contreviendrait.
Telle fut l'origine de la justice.
- quoi : machiavel explique comment les hommes ont institué la justice, en établissant des lois et des sanctions pour réguler les rapports sociaux.
- comment : il utilise une finalité entre la prévention des maux et la détermination à faire des lois.
Il montre ainsi que les hommes ont agi par prudence et non par vertu.
- pourquoi : il veut montrer que la justice n'est pas fondée sur un idéal de bien ou de droit, mais sur un calcul d'intérêt et de sécurité.
J'esp.
