Dans ce dialogue entre socrate et polos, platon soulàùve la question de la justice et de l'injustice. socrate met en évidence le malheur de ceux qui vivent dans l'injustice en évitant les conséquences de leurs actes, en comparant leur condition à celle d'un malade qui refuse de se soigner. il interroge ainsi sur le prix de la santé et de la bonne constitution de l'à¢me, soulignant l'importance de la justice pour le bonheur.
(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".
nécessaire/contingent
« SOCRATE Celui qui garde son injustice au lieu d'en être délivré est le plus malheureux de tous. POLOS Cela semble certain. SOCRATE N'est-ce pas précisément le cas de l'homme qui, tout en commettant les crimes les plus abominables, et en vivant dans la plus parfaite injustice, réussit à éviter les avertissements, les châtiments, le paiement de sa peine, comme tu dis qu'y est parvenu cet Archélaos , ainsi que tous les tyrans, les orateurs et les hommes d'État les plus puissants ? POLOS C'est vraisemblable. SOCRATE Quand je considère le résultat auquel aboutissent les gens de cette sorte, je les comparerais volontiers à un malade qui, souffrant de mille maux très graves, parviendrait à ne point rendre de comptes aux médecins sur ses maladies et à éviter tout traitement, craignant comme un enfant l'application du fer et du feu parce que cela fait mal. N'est-ce point ton avis ? POLOS Tout à fait. SOCRATE C'est sans doute qu'il ne saurait pas le prix de la santé et d'une bonne constitution. A en juger par les principes que nous avons reconnus vrais, ceux qui cherchent à ne pas rendre de comptes à la justice, Polos, pourraient bien être également des gens qui voient ce qu'elle comporte de douloureux mais qui sont aveugles à ce qu'elle a d'utile, et qui ne savent pas combien il est plus lamentable de vivre avec une âme malsaine, c'est-à-dire corrompue, injuste et impure, qu'avec un corps malsain. De là tous leurs efforts pour échapper à la punition, pour éviter qu'on les débarrasse du plus grand des maux. »
Platon, Gorgias (autour de 387 av. J.-C.)
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quel est le sujet de discussion entre Socrate et Polos dans ce texte ?
2) Que signifie le fait de "garder son injustice" selon Socrate ?
3) Comment Socrate compare-t-il les personnes qui évitent les conséquences de leurs actes à un malade ?
4) Quelle est la position de Socrate sur le fait de chercher à échapper à la punition ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Ceux qui cherchent à ne pas rendre de comptes à la justice pourraient bien être également des gens qui voient ce qu'elle comporte de douloureux mais qui sont aveugles à ce qu'elle a d'utile."
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
dans ce texte, platon met en scène un dialogue entre socrate et polos, qui portent sur la question de la justice et de l'injustice.
Socrate défend l'idée que l'injustice est le plus grand des maux, et que ceux qui la commettent sont les plus malheureux, même s'ils échappent à la punition.
Polos, quant à lui, semble plutôt admirer les hommes puissants qui parviennent à agir injustement sans être inquiétés, comme le tyran archélaos.
L'objectif de socrate est donc de convaincre polos de la supériorité morale et politique de la justice.
Pour cela, socrate procède par une série de questions, auxquelles polos répond par des affirmations ou des concessions.
Ce mode de raisonnement, appelé ma´eutique, vise à faire accoucher l'interlocuteur de la vérité qu'il porte en lui, en le conduisant à reconnaître les contradictions ou les absurdités de ses opinions.
Ainsi, socrate amène polos à admettre que celui qui garde son injustice au lieu d'en être délivré est le plus malheureux de tous (lignes 1-2), et que c'est le cas des tyrans et des orateurs qui réussissent à éviter les sanctions (lignes 3-5).
Socrate utilise ici un argument a fortiori : si l'injustice est déjà mauvaise en soi, elle l'est encore plus quand elle n'est pas réparée.
Ensuite, socrate propose une comparaison entre l'injustice et la maladie (lignes 6-9).
Il assimile les injustes qui fuient la punition à des malades qui refusent le traitement médical, par peur de la douleur.
Il suggère ainsi que l'injustice est une sorte de maladie de l'âme, qui nécessite une guérison par la justice.
Il fait appel à l'expérience commune pour montrer que cette attitude est irrationnelle et enfantine.
Il implique aussi que la punition n'est pas une simple vengeance, mais un moyen de rétablir l'ordre moral et de soulager le coupable.
Enfin, socrate tire la conclusion de son raisonnement (lignes 10-14).
Il affirme que ceux qui cherchent à ne pas rendre de comptes à la justice sont ignorants du bien qu'elle procure, et du mal qu'ils se font à eux-mêmes en vivant avec une âme corrompue, injuste et impure.
Il oppose ainsi la santé de l'âme à celle du corps, et montre que la première est plus importante que la seconde.
Il dénonce donc la folie des injustes, qui s'efforcent d'échapper au plus grand des biens, la justice, et de s'enfoncer dans le plus grand des maux, l'injustice.
A travers ce texte, platon défend donc une conception éthique et politique de la justice, qui repose sur l'idée que l'injustice est contraire à la nature humaine, et qu'elle engendre le malheur.
Il critique ainsi les sophistes, qui prônaient le relativisme moral et le culte du pouvoir.
Il invite son lecteur à réfléchir sur les conditions d'une vie bonne et vertueuse.