Jean-jacques rousseau souligne l'importance cruciale pour un chef de veiller à l'observation des lois, car son exemple est puissant et pourrait inciter d'autres à les violer également, menaà§ant ainsi la stabilité de la société. il insiste sur le fait que dans un gouvernement bien ordonné, personne ne devrait être exempté de la loi, même les citoyens méritants devraient être récompensés par des honneurs plutàït que des privilàùges, afin de préserver l'intégrité de la république.
(1712-1778) Repense les structures de la société et de l'éducation à son époque. Son effort philosophique vise à unifier sous une même pensée la relation qu'ont les hommes entre eux dans la société, l'effet de la société moderne sur ces derniers, et la source de cette relation.
légal/légitime
« Le plus pressant inte?re?t du chef, de me?me que son devoir le plus indispensable, est de veiller a? l’observation des lois dont il est le ministre ; et sur lesquelles est fonde?e toute son autorite?. S’il doit les faire observer aux autres, a? plus forte raison doit-il les observer lui- me?me qui jouit de toute leur faveur. Car son exemple est de telle force, que quand me?me le peuple voudrait bien souffrir qu’il s’affranchi?t du joug de la loi, il devrait se garder de profiter d’une si dangereuse pre?rogative, que d’autres s’efforceraient bient�t d’usurper a? leur tour, et souvent a? son pre?judice. Au fond, comme tous les engagements de la socie?te? sont re?ciproques par leur nature, il n’est pas possible de se mettre au-dessus de la loi sans renoncer a? ses avantages, et personne ne doit rien a? quiconque pre?tend ne rien devoir a? personne. Par la me?me raison, nulle exemption de la loi ne sera jamais accorde?e a? quelque titre que ce puisse e?tre dans un gouvernement bien police? . Les citoyens me?mes qui ont bien me?rite? de la patrie doivent e?tre re?compense?s par des honneurs et jamais par des privile?ges : car la re?publique est a? la veille de sa ruine, sit�t que quelqu’un peut penser qu’il est beau de ne pas obe?ir aux lois. »
Rousseau, Discours sur l’e?conomie politique (1755)
Voici une possible analyse du texte de rousseau :
- le texte est un extrait du discours sur l'économie politique, un texte où rousseau expose sa conception du gouvernement et de la relation entre le pouvoir et le peuple.
Il s'agit d'un texte argumentatif qui vise à défendre l'idée que le chef, c'est-à-dire le détenteur du pouvoir exécutif, doit être soumis aux lois et ne pas bénéficier de privilèges.
- dans la première phrase, rousseau affirme que le chef a un intérêt et un devoir de faire respecter les lois, dont il est le ministre, c'est-à-dire le serviteur.
Il s'appuie sur l'idée que son autorité repose sur les lois, qui sont l'expression de la volonté générale du peuple.
Il utilise le terme de "pressant" pour souligner l'urgence et la nécessité de cette obligation.
Il emploie aussi une comparaison ("à plus forte raison") pour renforcer son propos et montrer que le chef doit être le premier à obéir aux lois, puisqu'il en bénéficie plus que les autres.
L'enjeu de cette affirmation est de poser le principe de l'égalité devant la loi, qui est fondamental pour rousseau, et de prévenir les abus de pouvoir qui pourraient menacer la liberté du peuple.
- dans la deuxième phrase, rousseau développe les conséquences néfastes que pourrait avoir le fait que le chef se mette au-dessus des lois.
Il invoque d'abord l'exemple, qui est un moyen rhétorique efficace pour illustrer son propos et convaincre son lecteur.
Il affirme que l'exemple du chef est "de telle force" qu'il peut influencer le comportement du peuple, qui pourrait soit accepter sa tyrannie, soit imiter son insoumission.
Il utilise le terme de "souffrir" pour marquer la passivité et la soumission du peuple face au chef qui s'affranchit du joug de la loi.
Il emploie aussi le terme de "dangereuse" pour qualifier la prétendue prérogative du chef, qui implique un risque pour sa propre sécurité et pour celle de la société.
Il envisage ensuite le cas où d'autres voudraient usurper cette prérogative, ce qui entraînerait des conflits et des violences.
Il utilise le terme d'"usurper" pour souligner le caractère illégitime et illégal de cette ambition.
L'enjeu de cette phrase est de montrer que le respect des lois est une condition nécessaire pour la paix et l'ordre social, et que le chef doit donner l'exemple en se conformant à la loi.
- dans la troisième phrase, rousseau tire une conclusion générale de son raisonnement.
Il affirme que tous les engagements de la société sont réciproques, c'est-à-dire qu'ils impliquent des droits et des devoirs mutuels entre les membres de la société.
Il utilise une expression négative ("il n'est pas possible") pour marquer la force et l'universalité de son principe.
Il en déduit qu'on ne peut pas se mettre au-dessus de la loi sans renoncer à ses avantages, c'est-à-dire aux bienfaits que procure la vie en société.
Il utilise une formule paradoxale ("ne rien devoir à personne") pour exprimer l'idée que celui qui prétend être indépendant des lois se prive en fait de toute relation avec les autres.
L'enjeu de cette phrase est de rappeler que la loi est le fondement du contrat social, qui garantit la liberté et la sécurité des citoyens.
- dans la dernière phrase, rousseau applique son principe à tous les cas possibles dans un gouvernement bien policé, c'est-à-dire bien organisé et réglé par les lois.
Il affirme qu'aucune exemption de la loi ne doit être accordée, quel que soit le motif invoqué.
Il utilise une expression emphatique ("nulle exemption") pour souligner l'absence totale d'exception à sa règle.
Il précise ensuite que les citoyens qui ont bien mérité de la patrie doivent être récompensés par des honneurs et non par des privilèges, c'est-à-dire par des distinctions honorifiques et non par des avant.