(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)
origine/fondement
« Lorsque, dans les matie?res qui se fondent sur l’expe?rience et le te?moignage, nous ba?tissons notre connaissance sur l’autorite? d’autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun pre?juge? ; car, dans ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-me?mes l’expe?rience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l’autorite? de la personne soit le fondement de nos jugements. Mais lorsque nous faisons de l’autorite? d’autrui le fondement de notre assentiment a? l’e?gard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple pre?juge?. Car c’est de fac?on anonyme que valent les ve?rite?s rationnelles ; il ne s’agit pas alors de demander : qui a dit cela ? mais bien qu’a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant a? suivre l’autorite? des grands hommes n’en est pas moins tre?s re?pandu tant a? cause de la faiblesse des lumie?res personnelles que par de?sir d’imiter ce qui nous est pre?sente? comme grand. »
Kant, Logique (1800)
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, kant distingue deux types de connaissances : celles qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, et celles qui se fondent sur la raison.
Il examine le rôle de l'autorité d'autrui dans l'acquisition de ces connaissances, et montre qu'elle peut être légitime dans le premier cas, mais pas dans le second.
- il commence par affirmer que, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous ne pouvons pas tout vérifier par nous-mêmes, ni tout comprendre par notre propre intelligence.
Il faut donc accepter de se fier à l'autorité d'autrui, qui nous transmet des informations ou des observations que nous ne pouvons pas faire directement.
Dans ce cas, nous ne sommes pas coupables de préjugé, car nous reconnaissons les limites de notre savoir et nous nous appuyons sur des sources fiables.
- il oppose ensuite ce cas à celui des connaissances rationnelles, c'est-à-dire celles qui relèvent de la logique, de la démonstration ou du raisonnement.
Dans ce domaine, il n'est pas pertinent de se référer à l'autorité d'autrui, car les vérités rationnelles sont universelles et impersonnelles.
Elles ne dépendent pas de qui les a énoncées, mais de ce qu'elles signifient.
Si nous nous fions à l'autorité d'autrui pour admettre ces vérités, nous tombons dans le préjugé, c'est-à-dire dans une opinion sans fondement ni preuve.
- il termine en expliquant pourquoi il est courant de suivre l'autorité des grands hommes dans les connaissances rationnelles.
Il invoque deux raisons : la faiblesse des lumières personnelles, c'est-à-dire le manque de culture ou de capacité à penser par soi-même ; et le désir d'imiter ce qui nous est présenté comme grand, c'est-à-dire la soumission à l'admiration ou à la mode.
Il critique ainsi l'attitude qui consiste à valoriser l'origine d'une connaissance plutôt que son contenu.
Ainsi, kant défend l'idée que les connaissances rationnelles doivent être acquises par l'exercice de la raison, et non par la soumission à l'autorité d'autrui.
Il oppose la démarche critique à la démarche dogmatique, et invite à distinguer les domaines où l'autorité d'autrui est utile ou nuisible.