L'analyse :
Voici une possible analyse du texte de hobbes :
- dans la première phrase, hobbes affirme que la félicité de cette vie ne consiste pas dans le repos d'un esprit satisfait.
Il s'oppose ainsi à la conception classique du bonheur comme état stable et harmonieux de l'âme, qui serait atteint par la vertu ou la sagesse.
Il rejette l'idée qu'il y ait un but dernier ou un bien suprême qui puisse combler tous les désirs humains.
Il se réfère aux ouvrages des anciens moralistes, comme aristote ou épicure, qui ont proposé des théories du bonheur fondées sur la raison ou le plaisir.
- dans la deuxième phrase, il compare celui dont les désirs ont atteint leur terme à celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées.
Il suggère que ces deux situations sont équivalentes à la mort, car elles impliquent l'absence de mouvement et de vie.
Il affirme donc que la félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre.
Il montre ainsi que le désir humain est insatiable et dynamique, qu'il ne se contente pas d'un seul objet, mais qu'il en cherche toujours un nouveau.
Il explique que la saisie du premier objet n'est encore que la route qui mène au second, c'est-à-dire qu'elle n'est pas une fin en soi, mais un moyen pour poursuivre le désir.
- dans la troisième phrase, il expose la cause de cette nature du désir humain.
Il dit que l'objet du désir de l'homme n'est pas de jouir une seule fois et pendant un seul instant, mais de rendre à jamais s¹re la route de son désir futur.
Il indique ainsi que le désir humain vise non pas le plaisir immédiat et éphémère, mais la sécurité et la durée.
Il souligne que le désir humain est motivé par la crainte de perdre ce qu'il a ou de ne pas obtenir ce qu'il veut.
- dans la dernière phrase, il généralise sa thèse en affirmant que les actions volontaires et les inclinations de tous les hommes ne tendent pas seulement à leur procurer, mais aussi à leur assurer une vie satisfaite.
Il montre ainsi que le désir humain est universel et rationnel, qu'il cherche à maximiser son bien-être et à minimiser son malheur.
Il reconnaît cependant qu'il y a des différences dans la route qu'ils prennent, c'est-à-dire dans les moyens qu'ils emploient pour atteindre leur fin.
Il attribue ces différences à la diversité des passions chez les divers individus et à la différence touchant la connaissance ou l'opinion qu'a chacun des causes qui produisent l'effet désiré.
Il admet donc que le désir humain est influencé par les sentiments et les croyances de chacun.
En conclusion, hobbes propose une conception du bonheur comme perpétuel mouvement du désir, qui vise non pas un objet fixe et ultime, mais une succession d'objets qui assurent sa sécurité et sa continuité.
Il s'écarte ainsi des théories morales antiques qui prônaient le repos et l'harmonie de l'esprit comme conditions du bonheur.
Il met en évidence le caractère insatiable, dynamique et rationnel du désir humain, tout en reconnaissant sa diversité et sa variabilité selon les individus.
