• Épictète
La liberté par le détachement des choses étrangàùres
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Le contexte :

Dans ce texte, épictàùte aborde la question de la liberté en soulignant l'importance de se détacher des choses qui ne dépendent pas de nous. selon lui, l'homme est libre lorsqu'il ne désire rien de ce qui lui est étranger, tel que le corps, les biens matériels ou la fortune. ce détachement permet de ne pas être entravé par ces éléments et ainsi d'accéder à  la véritable liberté.

L' auteur :

Épictète

(50-130) Philosophe Stoïcien qui n'a jamais rien écrit de sa propre main, cependant de nombreux disciples ont écrit à son sujet et ont transmis ses propos à la postérité. En tant que Stoïciens, il s'efforce de vivre selon la Nature c'est-à-dire conformément à la Raison

Le repère :

objectif/subjectif/intersubjectif

Le texte :

« L'homme qui n'est soumis à aucune entrave est libre, lui qui a toutes choses sous la main, à son gré. Mais celui que l'on peut entraver ou contraindre, à qui l'on peut faire obstacle, celui que l'on peut, malgré lui, jeter dans quelque difficulté, celui-là est esclave. Et quel est l'homme qui est affranchi de toute entrave ? Celui qui ne désire rien de ce qui lui est étranger. Et quelles choses nous sont étrangères ? Celles qu'il ne dépend de nous ni d'avoir, ni de n'avoir pas, ni d'avoir avec telles ou telles qualités, ou en telles conditions. Donc le corps nous est étranger, ses membres nous sont étrangers, la fortune  nous est étrangère. Si, par conséquent, tu t'attaches à quelqu'une de ces choses comme à un objet personnel, tu recevras le châtiment que mérite celui qui désire ce qui lui est étranger. Telle est la route qui conduit à la liberté ; la seule qui délivre de l'esclavage. »
Épictète, Entretiens (vers 130 après J.C.)

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte : le texte est un extrait des entretiens d'épictète, un philosophe sto´cien qui expose sa conception de la liberté.

Il s'agit de montrer que la liberté ne dépend pas des circonstances extérieures, mais de l'attitude intérieure de l'homme face à ce qui lui arrive.

Le texte se compose de trois parties : une définition de la liberté, une distinction entre ce qui nous appartient et ce qui nous est étranger, et une conclusion qui indique la voie de la libération.



- dans la première partie (lignes 1 à 3), épictète définit la liberté comme l'absence d'entrave, de contrainte, d'obstacle ou de difficulté.

Il oppose ainsi le libre au soumis, le maître à l'esclave.

Il suggère que la liberté est un idéal difficile à atteindre, puisqu'il faut avoir toutes choses sous la main, à son gré.

Il implique aussi que la liberté est une affaire de volonté, puisqu'il parle de ce que l'on désire ou non.



- dans la deuxième partie (lignes 4 à 7), épictète distingue entre ce qui nous est propre et ce qui nous est étranger.

Il affirme que tout ce qui ne dépend pas de nous, c'est-à-dire tout ce qui relève du hasard, de la nature ou des autres, nous est étranger.

Il donne comme exemples le corps, ses membres et la fortune (1), c'est-à-dire les biens matériels.

Il en déduit que si nous désirons ces choses étrangères, nous nous exposons à la frustration, à la souffrance et à l'esclavage.

Il s'agit donc de se détacher de ces choses et de ne désirer que ce qui dépend de nous, c'est-à-dire notre pensée, notre jugement, notre raison.



- dans la troisième partie (ligne 8), épictète tire la conclusion de son raisonnement : la liberté consiste à se conformer à la nature, à accepter ce qui nous arrive sans s'y attacher ni s'en plaindre.

Il présente cette attitude comme la seule qui délivre de l'esclavage, comme le chemin vers la sagesse.

Il invite ainsi le lecteur à suivre son enseignement pour accéder à la véritable liberté.

Le texte d'épictète propose donc une conception originale et exigeante de la liberté, qui repose sur le contrôle de soi et le détachement des choses extérieures.

Il invite à une réflexion sur le sens et la valeur de nos désirs, sur le rapport entre liberté et bonheur, sur le rôle de la raison dans la conduite de notre vie.