Introduction
Immanuel Kant est l'un des penseurs les plus importants de l'histoire de la philosophie. Son œuvre, notamment la Critique de la raison pure, a révolutionné la façon dont nous pensons la connaissance et la réalité.
Johann Gottlieb Fichte, né en 1762 à Rammenau en Allemagne, est un des disciples de Kant. Il est considéré comme le fondateur de l'idéalisme allemand, une école de pensée qui affirme que la réalité est créée par l'esprit.
Dans ce cours, nous allons nous intéresser à la philosophie de Fichte. Nous verrons comment il s'inspire de Kant tout en développant sa propre pensée. Nous découvrirons notamment son concept d'ego, son idée que le monde est une création de l'esprit, et sa conception de la société.
L'ego absolu
Fichte rejette l'idée de Kant selon laquelle la réalité est composée de deux choses : les choses en soi, qui sont inaccessibles à la connaissance humaine, et les phénomènes, qui sont les représentations que nous en avons. Pour Fichte, la réalité n'est qu'une création de l'esprit.
Il appelle cette réalité créée l'ego absolu. L'ego absolu est un principe inconditionnel et absolu qui est à l'origine de tout. Il est une activité auto-créatrice qui se divise en trois moments :
La thèse : l'ego se pose lui-même. Il se révèle comme une activité auto-créatrice.
L'antithèse : l'ego pose le non-moi. Il produit l'autre de lui-même comme objet et obstacle indispensable à sa friction.
La synthèse : l'ego oppose, dans le moi, au moi divisible, un non-moi divisible. Elle se particularise dans les moi individuels empiriques et finis opposés aux choses du monde.
Le monde comme création de l'ego
Le monde, selon Fichte, n'est qu'une création de l'ego. Il est le non-moi, l'obstacle indispensable à l'activité auto-créatrice de l'ego.
L'ego pose le monde par l'imagination productrice. L'imagination productrice est un processus inconscient par lequel la science empirique se trouve opposé à un monde de choses qui lui paraissent extérieures et autonomes.
Cependant, à travers des degrés de connaissance divers, l'ego fini finit par se réapproprier l'objet visé. Il comprend que le monde n'est qu'une création de son propre esprit.
La primauté de la vie morale
La tâche de l'homme est d'affirmer sa propre liberté. L'homme est libre car il est l'être qui pose le monde. Il est donc responsable de ses actes et de son propre destin.
La vie morale est donc la tâche la plus importante de l'homme. C'est par la vie morale que l'homme affirme sa liberté et se perfectionne.
La société comme fin de l'homme
L'homme a sa fin dans la société. La société est l'union de tous les hommes dans une communauté morale.
La société a pour but de réaliser l'unité complète de tous ses membres. Elle doit être fondée sur deux lois morales :
Il faut traiter les autres comme des fins et jamais comme des moyens.
Il faut viser à l'amélioration des hommes par l'éducation.
Différence entre l'État et la société
L'État est un moyen d'assurer l'ordre dans la société. Il est nécessaire pour protéger les droits des individus et garantir la paix.
Cependant, l'État tend à devenir superflu pour laisser place à la libre collaboration des humains entre eux. La société parfaite est une société sans État, une société dans laquelle les hommes vivent en harmonie et dans la coopération.
Conclusion
La philosophie de Fichte est une philosophie ambitieuse qui a eu une influence considérable sur la pensée occidentale. Elle a contribué à développer l'idée que l'homme est libre et responsable de ses actes. Elle a également contribué à la réflexion sur la nature de la société et son rôle dans le développement de l'homme.
Quelques exemples et détails historiques
Pour illustrer le concept d'ego, Fichte utilise l'exemple de la conscience de soi. Lorsque je me dis "je suis", je pose un ego qui est à la fois sujet et objet de la connaissance.
→ Fichte est un idéaliste absolu, ce qui signifie qu'il pense que la réalité n'est qu'une création de l'esprit. Cette idée a été critiquée par les réalistes, qui pensent que la réalité existe indépendamment de l'esprit.