Heidegger après la Kehre
Introduction
Martin Heidegger est un philosophe allemand du XXe siècle, considéré comme l'un des penseurs les plus importants de notre époque. Son œuvre est vaste et complexe, mais elle peut être divisée en deux grandes périodes : la première, qui s'étend de 1927 à 1933, est dominée par son ouvrage principal, Être et Temps. La seconde période, qui commence après son engagement dans le nazisme et sa révocation de l'université de Fribourg, est marquée par un changement radical de perspective, connu sous le nom de Kehre, ou tournant.
La Kehre
La Kehre est un événement difficile à définir avec précision. Il s'agit d'un moment de rupture dans la pensée de Heidegger, qui le conduit à abandonner l'idée d'une ontologie fondamentale, c'est-à-dire d'une science de l'être. Au lieu de cela, il se concentre sur l'être lui-même, en tant qu'il est différent de l'étant, c'est-à-dire des choses et des êtres vivants que nous percevons dans le monde.
L'être comme horizon
Pour Heidegger, l'être est un horizon, une ouverture originelle à partir de laquelle les étants sont possibles. Il n'est pas quelque chose que nous pouvons saisir ou comprendre de manière objective, mais plutôt quelque chose qui nous précède et nous conditionne.
La relation entre l'être et l'humain
Heidegger pense que l'humain est le lieu de l'ouverture de l'être. C'est l'humain qui permet à l'être de se manifester dans le monde. Cette relation entre l'être et l'humain est décrite par Heidegger comme une relation d'appropriation-expropriation.
La technique comme nihilisme
Heidegger pense que la technique est la dernière figure du nihilisme occidental. La technique réduit l'être à l'étant, en transformant le monde en une totalité de choses-instruments.
Le langage comme ouverture
Heidegger pense que l'ouverture originelle de l'être a lieu dans le langage. C'est dans le langage que l'humain apprend le sens des choses. Toutefois, seule la poésie représente un langage original et créatif. Elle ouvre un nouvel horizon de sens.
Explications supplémentaires
La Kehre
La Kehre est un événement complexe et difficile à comprendre. Il est souvent interprété comme un retour à la pensée pré-métaphysique, c'est-à-dire à une pensée qui ne cherche pas à définir l'être de manière objective.
L'être comme horizon
La conception de l'être comme horizon est une idée originale de Heidegger. Elle permet de comprendre l'être comme quelque chose qui nous précède et nous conditionne, mais qui n'est pas quelque chose que nous pouvons saisir de manière définitive.
La relation entre l'être et l'humain
La relation d'appropriation-expropriation est une relation complexe et paradoxale. L'humain est le lieu de l'ouverture de l'être, mais il est également exposé à l'oubli de l'être.
La technique comme nihilisme
La conception de la technique comme nihilisme est une critique radicale de la modernité. Heidegger pense que la technique réduit l'être à l'étant, et qu'elle conduit à une perte du sens du monde.
Le langage comme ouverture
La conception du langage comme ouverture est une idée importante dans la pensée de Heidegger. Elle permet de comprendre le langage comme un moyen de découvrir le sens de l'être.
Exemples
Pour illustrer la pensée de Heidegger après la Kehre, on peut prendre l'exemple d'une simple fleur. Avant la Kehre, Heidegger aurait analysé la fleur en termes de ses propriétés ontologiques, telles que sa substance, sa forme et sa fonction. Après la Kehre, Heidegger s'intéresserait plutôt à la façon dont la fleur ouvre un monde à l'humain. La fleur est un événement, une manifestation de l'être. Elle nous permet de voir le monde d'une manière nouvelle.