La philosophie du langage ordinaire

Introduction

Le langage est un outil essentiel de la communication humaine. Il nous permet de partager nos idées, nos émotions, nos connaissances. Mais le langage est aussi complexe et parfois déroutant. Comment fonctionne-t-il ? Quelle est la relation entre le langage et la pensée ? Quelle est la relation entre le langage et la réalité ?

La philosophie du langage est une branche de la philosophie qui s'intéresse à ces questions. Elle étudie les aspects philosophiques du langage, tels que son sens, sa signification, son usage.

La philosophie du langage ordinaire

La philosophie du langage ordinaire est une tendance de la philosophie du langage qui s'est développée au XXe siècle, principalement en Angleterre. Elle s'oppose aux approches formalistes du langage, qui considèrent le langage comme un système logique ou mathématique.

Les philosophes du langage ordinaire, tels que John Austin, Gilbert Ryle, Paul Grice et John Searle, considèrent que la meilleure façon d'étudier le langage est d'étudier son usage dans la vie quotidienne. Ils estiment que le langage ordinaire est riche et complexe, et qu'il ne peut être compris qu'en tenant compte de son contexte d'usage.

Les principaux concepts de la philosophie du langage ordinaire

L'acte de parole

L'acte de parole est l'unité fondamentale de la philosophie du langage ordinaire. Il s'agit de ce qui est accompli en disant quelque chose.

Austin distingue trois types d'actes de parole :

Les actes locutoires sont les actes de produire un énoncé. Ils sont accomplis simplement en disant quelque chose.
Les actes illocutoires sont les actes que l'on accomplit en disant quelque chose. Ils sont déterminés par le sens de l'énoncé.
Les actes perlocutoires sont les effets que l'on produit en disant quelque chose. Ils sont déterminés par le contexte et le sens de l'énoncé.

Les erreurs catégorielles

Gilbert Ryle a introduit le concept d'erreur catégorielle. Une erreur catégorielle est une erreur commise en attribuant un concept à une catégorie à laquelle il n'appartient pas.

Par exemple, dire que "La douleur est une chose" est une erreur catégorielle. La douleur n'est pas une chose, mais un état mental.

Le principe de coopération linguistique

Paul Grice a proposé le principe de coopération linguistique. Ce principe stipule que les participants à une conversation coopèrent activement vers une compréhension mutuelle.

Ce principe est basé sur quatre maximes :

La maxime de quantité : Dites autant que ce qui est requis pour l'accomplissement de l'acte de parole.
La maxime de qualité : Dites ce que vous croyez être vrai.
La maxime de relation : Soyez pertinent.
La maxime de modalité : Soyez clair et concis.

Les illocutions

John Searle a étudié les illocutions, c'est-à-dire les actes que l'on accomplit en disant quelque chose.

Il a proposé une classification des illocutions en fonction de leur but :

Les actes assertifs ont pour but d'affirmer quelque chose.
Les actes directsifs ont pour but d'obtenir quelque chose de l'auditeur.
Les actes déclaratifs ont pour but de changer le monde.
Les actes expressifs ont pour but d'exprimer un état mental.

Conclusion

La philosophie du langage ordinaire est une approche riche et féconde de l'étude du langage. Elle nous permet de comprendre le langage dans toute sa complexité et sa richesse.

Exemples

Pour illustrer les concepts de la philosophie du langage ordinaire, voici quelques exemples :

L'acte de parole :
"Je te jure que je ne l'ai pas fait" est un acte de parole.
L'acte locutoire est de dire quelque chose.
L'acte illocutoire est de jurer.
L'acte perlocutoire est de convaincre l'auditeur que l'on dit la vérité.
Les erreurs catégorielles :
Dire que "L'amour est une chose" est une erreur catégorielle. L'amour n'est pas une chose, mais un sentiment.
Le principe de coopération linguistique :
Si quelqu'un vous demande "Combien coûte ce livre ?", vous lui répondrez le prix. Cela est conforme au principe de coopération linguistique.