(1908 - 1961) Maurice Merleau-Ponty, philosophe phénoménologue du XXe siècle, met en lien la perception, la corporéité et la relation entre le corps et l'esprit. Son œuvre explore la manière dont nous appréhendons le monde à travers nos sens et notre expérience corporelle, et remet en question les conceptions dualistes traditionnelles.
L’expérience artistique redessine la centralité du corps dans nos vies car L’œuvre d’art s’inscrit dans un support matériel qui, lui aussi, est corps.
Le monde naît de L’ambiguïté de la perception.
La pensée s’exprime à travers des symboles extérieurs ; il n’y a donc pas de pensée indépendante de ces derniers, pas de pensée hors du langage.
La pensée n’existe pas en dehors des mots. Ce qui est intérieur et préexiste au langage, ce n’est pas la pensée, c’est encore le langage. Chaque nouvelle expression combine de façon originale le matériau linguistique dont nous sommes tissés. La pensée est ainsi le sens, le mouvement de la parole, et non son intention préalable. Le langage est lui-même un être, et non un moyen de communication.
Objet d’étude privilégié des sciences du langage, la notion d’expression pose problème. Merleau-Ponty en propose une analyse, qui renvoie au lien problématique entre la parole et la pensée : la langue que je parle n’est-elle pas simultanément comprise par tous, et pourtant inventive, y compris pour moi, en chacune de ses occurrences ?
Merleau-Ponty considère que la métaphore qui rapproche le temps d’une rivière est « en réalité très confuse », car elle fait comme si le temps existait indépendamment d’un sujet qui le considère. Or, si cette métaphore garde un sens, c’est sans doute en raison de la continuité immanente au temps. Cette continuité pourrait-elle exister sans le sujet qui se projette et se remémore ?
Dans le troisième chapitre de La Structure du comportement, Merleau-Ponty interroge le passage de comportements vitaux propres aux animaux aux comportements spécifiquement humains. Que nous dit le travail sur la structure des comportements humains ?
« Il y a […] deux vues classiques. L'une consiste à traiter l'homme comme le résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques qui le détermineraient du dehors et feraient de ...»
« Il y a un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d'autrui : c'est le langage. Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma ...»
« Il n'y a […] pas d'art d'agrément. On peut fabriquer des objets qui font plaisir en liant autrement des idées déjà prêtes et en présentant des formes déjà vues. Cette peinture ou cette ...»
« L'homme public, puisqu'il se mêle de gouverner les autres, ne peut se plaindre d'être jugé sur ses actes dont les autres portent la peine, ni sur l'image souvent inexacte qu'ils donnent de lui ...»
« Si la parole présupposait la pensée, si parler c'était d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation, on ne comprendrait pas pourquoi la pensée te ...»
« Qu'est-ce donc que la liberté ? Naître, c'est à la fois naître du monde et naître au monde. Le monde est déjà constitué, mais aussi jamais complètement constitué. Sous le premier rappo ...»
« La pensée n'est rien d'“intérieur”, elle n'existe pas hors du monde et hors des mots. Ce qui nous trompe là-dessus, ce qui nous fait croire à une pensée qui existerait pour soi avant l'e ...»
« Quand je perçois, je ne pense pas le monde, il s'organise devant moi. Quand je perçois un cube, ce n'est pas que ma raison redresse les apparences perspectives et pense à propos d'elles la dé ...»
« Le sens de ce que va dire l'artiste n'est nulle part, ni dans les choses, qui ne sont pas encore sens, ni en lui-même, dans sa vie informulée.[…] Un peintre comme Cézanne, un artiste, un phi ...»
« On dit que le temps passe ou s'écoule. On parle du cours du temps. L'eau que je vois passer s'est préparée, il y a quelques jours, dans les montagnes, lorsque le glacier a fondu ; elle est de ...»
« En réalité, la délibération suit la décision, c'est ma décision secrète qui fait paraître les motifs et l'on ne concevrait pas même ce que peut être la force d'un motif sans une décisi ...»
« Fabrice voudrait voir la bataille de Waterloo comme on voit un paysage et il ne trouve rien que des épisodes confus. L'Empereur sur sa carte l'aperçoit-il vraiment ? Mais elle se réd ...»
« Les autres hommes ne sont jamais pour moi pur esprit : je ne les connais qu’à travers leurs regards, leurs gestes, leurs paroles, en un mot à travers leur corps. Certes un autre [italiques] ...»
« Nous ne vivons pas d'abord dans la conscience de nous-même - ni même d'ailleurs dans la conscience des choses - mais dans l'expérience d'autrui. Jamais nous ne nous sentons exister qu'après a ...»
« Il est inconcevable que je sois libre dans certaines de mes actions et déterminé dans d’autres : que serait cette liberté oisive qui laisse jouer les déterminismes ? Si l'on suppose qu'el ...»
« Méme quand les peintres travaillent sur des objets rèels, leur but n’est jamais d’évoquer l’objet même, mais de fabriquer sur la toile un spectacle qui se suffit. La distinction souvent ...»
« L'homme ne montre pas ordinairement son corps, et, quand il le fait, c'est tanto?t avec crainte, tanto?t dans l'intention de fasciner. Il lui semble que le regard êtranger qui parcourt son corps ...»
« Nous ne vivons pas d’abord dans la conscience de nous-même – ni même d’ailleurs dans la conscience des choses – mais dans l’expérience d’autrui. Jamais nous ne nous sentons exister ...»