(1632-1704) Philosophe du mouvement de l'empirisme anglais, qui stipule que toute connaissance dérive par nature de l'expérience. Toute sa philosophie fait découler des implications pratiques à partir de ce constat.
Ayant défini la conscience comme le sentiment intérieur que nous avons de nos propres pensées et de nos propres actions, Locke montre que la personne, le sujet de la responsabilité morale et juridique, se définit essentiellement par la conscience. On ne peut imputer une faute à une personne que si celle-ci est capable, grâce à la conscience, de reconnaître les actes passés comme siens : ainsi la conscience nous rend responsables.
Si une personne est sujette à de nombreux changements physiques et psychiques au cours du temps, il semble acquis qu’elle reste une seule et même personne. Quel est donc le fondement de son identité ? Serait-ce la continuité de la conscience de soi ?
Locke thématise la question de L’identité personnelle qu’il lie à la notion de conscience. En effet, pour expliquer qu’une personne qui change constamment reste la même, il montre que c’est à la mémoire, conçue comme étant la capacité à repenser à nos actions et à nos expériences passées, que nous devons notre identité, notre Moi.
Au paragraphe 159 du Second Traité du gouvernement, Locke indique qu’il y a bien des choses auxquelles les lois ne sauraient pourvoir par aucun moyen ; il faut donc abandonner [ces choses] à la discrétion de celui qui a en mains le pouvoir exécutif. Mais comment conjurer le risque d’un tel abandon ?
En 1689, dans Le Second Traité du gouvernement, Locke avait établi une distinction entre pouvoir législatif et pouvoir d’exécution des lois. En 1748, Montesquieu, lecteur de Locke, précise et affine cette répartition des pouvoirs.
Exilé à Amsterdam, fuyant les persécutions menées par Charles II contre les Whigs, qui soutenaient L’importance du parlement face à L’absolutisme royal, Locke rédige la Lettre sur la tolérance, dans laquelle il entreprend de séparer ce qui regarde le gouvernement et ce qui appartient à la religion.
La parole extériorise la pensée. Seuls les mots permettent à L’homme d’exprimer ses pensées hors de son for intérieur. La pensée du locuteur précède donc nécessairement sa parole, qui ne renvoie directement à rien d’autre qu’aux idées qu’il souhaite communiquer publiquement.
Ceux qui veillent soigneusement sur leurs idées et dirigent leur pensée d’après L’évidence des choses plus que d’après le son des mots évitent bien des disputes, indique Locke au début du chapitre xxi du deuxième livre de L’Essai sur L’entendement humain. Les disputes sur la liberté sont-elles de ces questions vaines qui agitent un esprit incapable de s’arrêter quand il est arrivé en bout de laisse ?
Nous voyons le meilleur et nous faisons le pire. Comme le montre L’exemple de L’ivrogne, incapable de résister à son désir de boisson, ce n’est pas le fait de savoir ce qu’est le plus grand bien qui nous détermine à agir, mais L’état d’inquiétude et de manque créé par le désir et L’habitude.
Locke distingue deux sphères d’autorité – celle de la religion et celle de L’État – en posant clairement leurs limites respectives.
Notre existence peut être appelée durée. Dans L’Essai sur L’entendement humain, Locke cherche à montrer que le temps n’est pas une notion mystérieuse. Notre idée de la durée est tirée de la réflexion que nous faisons sur la succession de nos propres idées.
Au début du cinquième chapitre du Second Traité du gouvernement, Locke explique qu’il s’efforcera de montrer « comment les hommes en viennent à acquérir une propriété sur certaines parties de ce que Dieu a donné en commun au genre humain, et cela sans aucun accord exprès de L’ensemble des copossesseurs ».
Le travail justifie L’appropriation des ressources naturelles.
« Si la force ne peut se rendre maîtresse des opinions des hommes, ni en implanter de nouvelles dans leurs coeurs, en revanche, la courtoisie, l'amitié et la douceur sont capables de ce genre d'e ...»
« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chacun garde la propriété de sa propre personne. Sur celle-ci, nul n'a droit que lui-même. L ...»
« Une loi, suivant sa véritable notion, n'est pas tant faite pour limiter, que pour faire agir un agent intelligent et libre conformément à ses propres intérêts : elle ne prescrit rien que pa ...»
« Un homme qui se nourrit de glands qu'il ramasse sous un chêne, ou de pommes qu'il cueille sur des arbres, dans un bois, se les approprie certainement par-là. On ne saurait contester que ce dont ...»
« Le magistrat n'a pas à se soucier du bien des âmes, ni de leurs affaires dans l'autre monde. Si on l'institue, et si on lui confie le pouvoir, c'est seulement pour que les hommes puissent vivre ...»
« L'inclination, la tendance au bonheur de leur nature est pour les hommes une obligation et une raison de prendre soin de ne pas se tromper de bonheur ni de le manquer ; elles les engagent donc n ...»
« Quant à savoir s'il existe le moindre principe moral qui fasse l'accord de tous, j'en appelle à toute personne un tant soit peu versée dans l'histoire de l'humanité, qui ait jeté un regard p ...»
« Celui qui se nourrit des glands qu'il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu'il a cueillies aux arbres d'un bois, se les est certainement appropriés. Personne ne peut nier que ces aliments ...»
« L'idée de liberté est l'idée du pouvoir qu'a un agent de faire une action particulière ou de s'en abstenir, selon la détermination ou la pensée de l'esprit qui préfère {'un plutôt que l' ...»
« La liberté naturelle de l'homme, c'est d'être exempt de toute sujétion envers un pouvoir supérieur sur la terre, et de ne pas être soumis à l'autorité législative de l'homme, mais de n'av ...»
« Quant à savoir s'il existe le moindre principe moral qui fasse l'accord de tous, j'en appelle à toute personne un tant soit peu versée dans l'histoire de l'humanité, qui ait jeté un regard p ...»
« La loi ne consiste pas tant à limiter un agent libre et intelligent qu'à le guider vers ses propres intérêts, et elle ne prescrit pas au-delà de ce qui conduit au bien général de ceux qui s ...»
« Si l'homme, dans l'état de nature, est aussi libre que j'ai dit, s'il est le seigneur absolu de sa personne et de ses possessions, égal au plus grand et sujet à personne ; pourquoi se dépoui ...»
« Il est difficile de concevoir qu'une chose pense sans en être consciente. Si vraiment l'âme d'un homme qui dort pense sans qu'il en soit conscient, je pose la question : ressent-elle plaisir o ...»
« Dans tous les États, le pouvoir de ceux qui gouvernent doit être exercé selon des lois publiées et reçues, non par des arrêts faits sur-le-champ, et par des résolutions arbitraires : car ...»
« L'homme a des pensées fort diverses et d'autres pourraient comme lui en tirer plaisir et profit ; mais toutes demeurent en son sein, invisibles et cachées aux autres et ne peuvent d'elles-mêm ...»
« Les notions de succession et de durée ont pour origine une réflexion sur l'enchaînement des idées que l'on voit apparaître l'une après l'autre dans l'esprit ; cela me paraît évident : o ...»
« Il est certain que la fin d'une loi n'est pas d'abolir ou de restreindre la liberté mais de la préserver et de l'augmenter. Ainsi, partout où vivent des êtres créés capables de lois, là où ...»
« Supposez un homme transporté pendant son sommeil dans une chambre où se trouve une personne qu'il est impatient de voir et qu'il y soit enfermé de sorte qu'il soit hors de son pouvoir de sortir ...»
« Ceux qui veillent (comme ils disent) à donner de bons principes aux enfants (bien peu sont démunis d'un lot de principes pour enfants auxquels ils accordent foi), distillent dans l'ent ...»
« Quoi que ce soit qui fasse un homme aux yeux de certains hommes, et par conséquent l'identité d'un individu humain, sur quoi peut-être peu seront d'accord, nous ne pourrons situer l'identité ...»
« Puisqu'un grand nombre de malaises constamment nous pressent et tentent de déterminer la volonté, il est naturel que le malaise le plus grand et le plus fort détermine la volonté à l'action ...»
« Les esprits aussi bien que les palais diffèrent dans leur goût ; et vous chercherez avec autant d'efficacité à faire aimer par tous les hommes les richesses et la gloire (où certains mettent ...»
« Les esprits terre à terre, comme des murs de boue, résistent à l'artillerie la plus puissante et, bien que la force d'un argument puisse parfois faire impression, ils demeurent fermes malgré ...»
« Il en est des pensées de l'esprit comme des mouvements du corps : quand on a le pouvoir de penser à une chose ou de l'ignorer selon ce que préfère l'esprit, alors on dispose de liberté. Un ...»
« Les mots [italiques], par l'usage courant et répété qui en est fait, en viennent […] à susciter certaines idées avec une telle régularité et une telle facilité que les gens ont tendance ...»
« La mission de confiance, le pouvoir et l'autorité qui appartiennent au magistrat ne lui sont accordés que pour qu'il en fasse usage pour le bien, la préservation et la paix de ceux qui ...»
« […] Le soin des âmes n’appartient pas au magistrat ; je veux parler, si l’on peut ainsi dire, de ce soin autoritaire qui s’exerce en commandant par des lois et en contraignant par des s ...»
« Persuader ou commander, employer des aruments ou des peines, sont des choses bien différentes. Le pouvoir civil tout seul a droit à l'une, et la bienveillance suffit pour autoriser tout home à ...»
« Car où est l'homme qui a des preuves incontestables de la vérité de tout ce qu'il soutient, ou de la fausseté de tout ce qu'il condamne, ou qui peut dire qu'il a examiné à fond toutes ses op ...»