(1858-1917) Est le père fondateur de la sociologie, une science qui se distingue de la philosophie pour établir des bases scientifiques à l'étude des phénomènes sociaux.
La conscience morale n’est rien d’autre que la voix de la société. Le devoir se fait entendre en nous comme une voix mystérieuse, souvent attribuée à des divinités imaginaires, mais qui est en fait celle d’un être supérieur réel : la société. La sociologie pourrait ainsi détenir la clé de notre existence morale.
Le devoir n’est qu’une des deux faces de notre rapport à la société. Respect du devoir et amour du bien restent deux types distincts, mais complémentaires, de relation au réel social.
La vie psychique ne se réduit pas à la conscience. Le sujet n’a pas toujours conscience des raisons pour lesquelles il ressent certains affects ou pense certaines idées. Une partie de son activité psychique est inconsciente et pourtant agit sur lui.
À partir de L’exemple du totémisme australien, Durkheim réfute L’idée que les premières conceptions religieuses trouvent leur origine dans « un sentiment de faiblesse et de dépendance, de crainte et d’angoisse ». Si la religion est irréductible à une illusion provoquée par L’angoisse devant L’inconnu, d’où lui vient donc sa force ? Par cela seul qu’elles ont pour fonction apparente de resserrer les liens qui attachent le fidèle à son dieu, du même coup elles resserrent réellement les liens qui unissent L’individu à la société dont il est membre, puisque le dieu n’est que L’expression figurée de la société.
Durkheim analyse L’expérience religieuse comme un fait social. L’expérience religieuse, faite de croyances et de pratiques, s’inscrit nécessairement dans un phénomène collectif.
Conscient des réticences que suscitent les résultats des enquêtes sociologiques, Durkheim rappelle la distance qui sépare les théories scientifiques méthodiquement constituées des opinions du sens commun. Une distance d’autant plus difficile à percevoir lorsque la science a pour objet L’homme lui-même.
« Quand on oppose la société idéale à la société réelle comme deux antagonistes qui nous entraîneraient en des sens contraires, on réalise et on oppose des abstractions. La société idéa ...»
« D'une manière générale, il n'est pas douteux qu'une société a tout ce qu'il faut pour éveiller dans les esprits, par la seule action qu'elle exerce sur eux, la sensation du divin ; car ell ...»
« Dans une assemblée, les grands mouvements d'enthousiasme, d'indignation, de pitié qui se produisent, n'ont pour lieu d'origine aucune conscience particulière. Ils viennent à chacun de nous du ...»
« De ce qu'un animal a pu apprendre au cours de son existence individuelle, presque rien ne peut lui survivre. Au contraire, les résultats de l'expérience humaine se conservent presque intégrale ...»
« Le langage n'est pas seulement le revêtement extérieur de la pensée ; c'en est l'armature interne. Il ne se borne pas à la traduire au-dehors une fois qu'elle est formée ; il sert à la fa ...»
« On considère l'État comme l'antagoniste de l'individu et il semble que le premier ne puisse se développer qu'au détriment du second. La vérité, c'est que l'État a été bien plutôt le lib ...»
« Il paraît bien que le bonheur est autre chose qu'une somme de plaisirs. C'est un état général et constant qui accompagne le jeu régulier de toutes nos fonctions organiques et psychiques. Ain ...»
« Représentez-vous […] un être affranchi de toute limitation extérieure, un despote plus absolu encore que ceux dont nous parle l'histoire, un despote qu'aucune puissance extérieure ne vienne ...»
« La moralité consiste à réaliser des fins impersonnelles, générales, indépendantes de l'individu et de ses intérêts particuliers. Or, la raison, par sa constitution native, va d'elle-même ...»
« La morale de notre temps est fixée dans ses lignes essentielles, au moment où nous naissons ; les changements qu'elle subit au cours d'une existence individuelle, ceux, par conséquent, auxque ...»
« La société […] est la source et le lieu de tous les biens intellectuels qui constituent la civilisation. C'est de la société que nous vient tout l'essentiel de notre vie mentale. Notre rais ...»
« On considère l'État comme l'antagoniste de l'individu et il semble que le premier ne puisse se développer qu'au détriment du second. La vérité, c'est que l'État a été bien plutôt le lib ...»
« Abandonné à lui-même, l'individu tomberait sous la dépendance des forces physiques ; s'il a pu y échapper, s'il a pu s'affranchir, se faire une personnalité, c'est qu'il a pu se mettre à ...»
« Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force l'homme à compter avec autrui, à régler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son égoïsme, et ...»
« Si nous croyons que la discipline est utile, nécessaire à l'individu, c'est qu'elle nous parait réclamée par la nature elle-même. Elle est le moyen par lequel la nature se réalise normaleme ...»
« Si nous violons [les règles morales], nous nous exposons à des conséquences fàcheuses ; nous risquons d'être blàmês, mis à l'index, frappés même matériellement dans notre personne ou ...»
« Si nous violons [les règles morales], nous nous exposons à des conséquences fàcheuses ; nous risquons d'être blàmês, mis à l'index, frappés même matériellement dans notre personne ou ...»
« Toutes les fois où nous délibérons pour savoir comment nous devons agir, il y a une voix qui parle en nous et qui nous dit : voilà ton devoir. Et quand nous avons manqué à ce devoir qui no ...»
« Parce que la société est à la fois la source et la gardienne de la civilisation, parce qu'elle est le canal par lequel la civilisation parvient jusqu'à nous, elle nous apparaît donc comme un ...»
« Parce que la société est à la fois la source et la gardienne de la civilisation, parce qu'elle est le canal par lequel la civilisation parvient jusqu'à nous, elle nous apparaît donc comme un ...»
« Le domaine de l’art n’est pas le rèel. Alors même que les êtres que nous représente l’artiste sont directement empruntés à la rèalité, ce n’est pas leur rèalité qui fait leur be ...»
« La science commence dés que le savoir, quel qu'il soit, est recherché pour lui-même. Sans doute, le savant sait bien que ses découvertes seront vraisemblablement susceptibles d'être utilisée ...»
« On voit à quoi se rèduirait l’homme, si l’on en retirait tout ce qu’il tient de la société : il tomberait au rang de l’animal. S’il a pu dépasser le stade auquel les animaux se son ...»
« Si l'intérèt rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut crèer entre eux qu'un lien extérieur. Dans le fait de l'échange, les divers agents restent en deho ...»
« Quand nous obéissons à une personne en raison de l'autorité morale que nous lui reconnaissons, nous suivons ses avis, non parce qu'ils nous semblent sages, mais parce qu'à l'idée que nous no ...»
« Au moment où un ordre nouveau de phénomênes devient objet de science, ils se trouvent déjà représentés dans l'esprit, non seulement par des images sensibles, mais par des sortes de concept ...»
« Quand je m’acquitte de ma tâche de frère, d’époux ou de citoyen, quand j’exécute les engagements que j’ai contractés, je remplis des devoirs qui sont définis, en dehors de moi et de ...»
« Vouloir la société, c’est, d’une part, vouloir quelque chose qui nous dépasse ; mais c’est en même temps nous vouloir nous-même. Nous ne pouvons vouloir sortir de la société, sans v ...»
« Chaque peuple a sa morale, qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu’elle soit, sans le désorganiser, et de tel ...»