(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.
Même si je m’écarte de toute morale, quand j’agis je postule une morale provisoire.
Descartes s’appuie sur L’expérience du doute radical (la supposition que tout ce au sujet de quoi nous pouvons imaginer le moindre doute est faux), pour établir L’existence de sa propre pensée consciente. Le fait même de douter de tout établit cette existence : Je ne peux douter de mon existence comme être pensant.
Il existe des vérités qui échappent au doute.
La pensée, distincte de L’imagination, est un attribut qui m’appartient, qui seule ne peut être détachée de moi.
Mon existence en tant que conscience est la seule vérité absolue.
Le langage est le signe de la pensée.
Un véritable langage doit témoigner de la pensée. La communication animale, qu’elle soit naturelle ou résultat d’un dressage, n’est pas vraiment un langage, car elle n’exprime que des états du corps et des passions, et non un rapport réfléchi de la pensée à elle-même. Si les animaux ne parlent pas, c’est que, n’ayant pas d’âme, ils ne pensent pas.
Il n’y a que la seule volonté, que j’expérimente en moi être si grande, que je ne conçois point L’idée d’aucune autre plus ample et plus étendue, soutient Descartes dans la quatrième des six Méditations métaphysiques. Ce pouvoir de la volonté signifie-t-il que se déterminer sans être influencé est la forme la plus haute de liberté ?
La liberté consiste à pouvoir agir de façon contingente.
La liberté de la volonté (le libre arbitre) est ce qui nous distingue des machines et des automates. Nous n’avons pas besoin de la prouver, car nous en faisons une expérience immédiate et évidente.
« Je ne veux pas différer plus longtemps », annonce Descartes dans Le Monde, au sixième paragraphe, « à vous dire, par quel moyen la Nature seule pourra démêler la confusion du Chaos dont j’ai parlé, et quelles sont les lois que Dieu lui a imposées ».
En opposition à Aristote, Descartes ne pose aucune différence fondamentale entre les objets naturels et techniques : tous sont constitués de la même matière et obéissent aux mêmes lois : Les choses artificielles sont, elles aussi, naturelles.
L’existence de lois universelles du mouvement caractérise L’ordre naturel.
L’homme doit devenir comme maître et possesseur de la nature.
Cette recherche d’une méthode absolument sûre et rationnelle est une nécessité quand il s’agit de chercher des vérités théoriques, mais elle n’est pas acceptable si L’on veut chercher des vérités en morale – parce qu’il faut bien vivre. Le temps de trouver celles-ci, il faut donc se contenter d’une « morale par provision » qui consiste à respecter les mœurs de son temps.
Descartes écrit à Mersenne en 1639 que la raison est « un instinct » qui « est en nous en tant qu’hommes ». Cela implique-t-il toutefois que tous les hommes en fassent un égal usage ? La puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.
Il vaut mieux ne jamais chercher la vérité que de le faire sans méthode.
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. Tous les hommes possèdent à égalité la faculté de distinguer le vrai d’avec le faux, mais ils se distinguent par la manière dont ils conduisent leur pensée.
Pour Descartes, le bon usage de notre raison passe par le fait de suivre une méthode. Il distingue quatre règles principales.
La première règle donnée par Descartes pour la direction de L’esprit est que « le but de toutes nos études doit être de former notre esprit, pour le rendre capable de porter des jugements solides et vrais sur tout ce qui se présente à lui ». Reste que la pluralité des objets étudiés peut poser problème : ne rend-elle pas opaque L’unité finale de L’étude ?
Le progrès des sciences est utile au bonheur humain.
À L’opposé d’une pensée purement théorique, Descartes veut promouvoir les connaissances pratiques, c’est-à-dire utiles à la vie. Et c’est par le développement des sciences physiques qu’il espère L’essor d’applications concrètes, techniques et médicales notamment.
Mersenne, correspondant de Descartes, lui avait envoyé L’ouvrage De veritate (« De la vérité »), d’Herbert de Cherbury. Le remerciant pour son envoi, Descartes lui répond que définir la vérité, c’est risquer d’en opacifier L’intelligence : L’évidence de la « lumière naturelle » qu’est notre raison doit suffire à en comprendre le sens.
« De tous les arguments qui nous persuadent que les bêtes sont dénuées de pensées, le principal, à mon avis, est que bien que les unes soient plus parfaites que les autres dans une même espè ...»
« Je pensai que les sciences des livres, au moins celles dont les raisons ne sont que probables, et qui n'ont aucune démonstration, s'étant composées et grossies peu à peu des opinions de plusi ...»
« Il me semble que l'erreur qu'on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu'on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n'en dépendent poi ...»
« Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens, et à leurs histoires, et à leurs fables. Car c'est quasi le même de co ...»
« Mais il me semble que la différence qui est entre les plus grandes âmes et celles qui sont basses et vulgaires, consiste, principalement, en ce que les âmes vulgaires se laissent aller à leur ...»
« La volonté étant, de sa nature, très étendue, ce nous est un avantage très grand de pouvoir agir par son moyen, c'est-à-dire librement ; en sorte que nous soyons tellement les maîtres de ...»
« Ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions et arrêter les mouvements du corps qui les accompagnent ont sans doute les âmes les plus fortes ; mais il y en ...»
« Lorsque nous avons la première fois aperçu en notre enfance une figure triangulaire tracée sur le papier, cette figure n'a pu nous apprendre comme il fallait concevoir le triangle géométriqu ...»
« Fréquemment […] quelques-uns se mettent à scruter des propositions avec tant de hâte qu'ils appliquent à leur solution un esprit errant à l'aventure, avant de remarquer à quels signes ils ...»
« Les hommes sont la proie d'une si aveugle curiosité qu'ils conduisent souvent leur esprit par des chemins inconnus, et sans aucune raison d'espérer, mais seulement pour courir leur chance d'y t ...»
« Mais souvent la passion nous fait croire certaines choses beaucoup meilleures et plus désirables qu'elles ne sont ; puis, quand nous avons pris bien de la peine à les acquérir, et perdu cepen ...»
« Pour ce qui est des vraies vertus, beaucoup d'entre elles ne naissent pas seulement de la connaissance vraie, mais aussi de quelque erreur ou défaut : ainsi, la simplicité d'esprit do ...»
« Il est vrai que nous ne voyons point qu'on jette par terre toutes les maisons d'une ville pour le seul dessein de les refaire d'autre façon et d'en rendre les rues plus belles ; mais on voit bi ...»
« Il ne servirait de rien de compter les suffrages pour suivre l'opinion garantie par le plus d'auteurs, car s'il s'agit d'une question difficile, il est plus croyable que la vérité en a été dé ...»
« On a établi une fausse comparaison entre les sciences, qui consistent tout entières en une connaissance qui appartient à l'esprit, et les arts , qui exigent quelque exercice et quelque ...»
« Il y a une vérité dont la connaissance me semble fort utile : qui est que, bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quel ...»
« Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu'on ...»
« Il y a deux sortes de plaisirs : les uns qui appartiennent à l'esprit seul, et les autres qui appartiennent à l'homme, c'est-à-dire à l'esprit en tant qu'il est uni au corps ; et ces dernie ...»
« Souvent la passion nous fait croire certaines choses beaucoup meilleures et plus désirables qu'elles ne sont ; puis, quand nous avons pris bien de la peine à les acquérir, et perdu cependant ...»
« Rien ne nous éloigne plus du droit chemin pour la recherche de la vérité, que d'orienter nos études […] vers des buts particuliers […] : ainsi, quand nous voulons cultiver les sciences u ...»
« Je remarque ici, premièrement, qu'il y a une grande différence entre l'esprit et le corps, en ce que le corps, de sa nature, est toujours divisible, et que l'esprit est entièrement indivisible ...»
« Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu'on ...»
« Il n'y a presque rien qui n'ait été dit par l'un, et dont le contraire n'ait été affirmé par quelque autre. Et il ne serait d'aucun profit de compter les voix, pour suivre l'opinion qui a le ...»
« Il vaut bien mieux ne jamais songer à chercher la vérité sur quelque objet que ce soit, que le faire sans méthode : car il est très certain que ces recherches désordonnées et ces méditat ...»
« On voit clairement pourquoi l'arithmétique et la géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres sciences : c'est que seules elles traitent d'un objet assez pur et simple pour n'admettr ...»
« De tous les arguments qui nous persuadent que les bétes sont dénuées de pensée, le principal, à mon avis, est que bien que les unes soient plus parfaites que les autres dans une même espéc ...»
« […] Parce que nous savons que l’erreur dépend de notre volonté, et que personne n’a la volonté de se tromper, on s’étonnera peut-être qu’il y ait de l’erreur en nos jugements. Ma ...»
« […] Souvent la passion nous fait croire certaines choses beaucoup meilleures et plus désirables qu’elles ne sont ; puis, quand nous avons pris bien de la peine à les acquérir, et perdu cep ...»
« Parce que nous avons tous éprouvé, dés notre enfance, que plusieurs de ses mouvements obéissaient à la volonté, qui est une des puissances de l’àme, cela nous a disposés à cro ...»