(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".
L’art est L’imitation d’une imitation.
Dans Le Banquet, Platon prête au comique Aristophane un mythe expliquant que la quête inlassable d’amour chez les hommes vient d’une séparation originelle : L’amour serait alors la guérison de la nature humaine.
Un homme ayant une vie déréglée ressemblerait au tonneau percé des danaïdes : il tenterait sans cesse de se remplir, en vain. En fait, pour être heureux il importe plutôt de travailler sur soi pour réussir à se satisfaire de ce qu’on a.
Après avoir esquissé les contours d’une cité idéale, modèle qui permet de distinguer le juste de L’injuste, Socrate en vient à L’examen critique de constitutions politiques déterminées, et notamment de la démocratie. La constitution de cette dernière n’est-elle pas insaisissable ?
La politique doit reposer sur la connaissance du Bien et de la Justice. c’est en ce sens qu’elle constitue L’objet d’une véritable science. En toute logique, les véritables savants, que Platon nomme les philosophes-rois, seront les mieux placés pour gouverner : Le philosophe-roi doit gouverner.
Un mythe égyptien fait de Theuth L’inventeur du nombre, du calcul, de la géométrie et, surtout, de L’écriture : de la science et de la mémoire le remède a été trouvé, lui fait dire Platon dans le Phèdre. Mais Ammon, roi solaire et père des dieux, n’approuve pas cette invention. Le mythe de Theuth permet d’interroger les effets de L’invention de L’écriture sur les savoirs et les âmes.
Dans le Phédon, Platon raconte – ou imagine – les derniers instants de Socrate. Dans quelle mesure la mort est-elle à redouter ? Socrate justifie son espoir d’une immortalité de L’âme en se fondant sur les rapports qui s’établissent entre le corps et L’âme, au cours de L’existence. L’acte de raisonner ne peut-il, dans ce contexte, être compris comme le processus par lequel L’âme s’émancipe du corps ?
Euthyphron prétend connaître « ce qu’il en est du divin ». Interrogé par Socrate, le devin définit le pieux comme « ce que tous les dieux aiment » (9d). Mais faire des sentiments des dieux la norme de ce qui est pieux, n’est-ce pas promouvoir une conception arbitraire des principes religieux et de la morale ?
Quelle est la science la plus élevée ? Seraient-ce les mathématiques, en raison de la nécessité démontrée de leurs conclusions ? Si elles sont convoquées par Socrate, c’est pour déterminer la possibilité d’une science supérieure.
Toute invention technique est-elle nécessairement un progrès ? Dans le Phèdre, Platon évoque le mythe de Theuth, une divinité à laquelle les Égyptiens attribuaient L’invention de L’écriture. c’est en utilisant lui-même L’écriture que Platon dégage L’ambivalence de cette technique : il la présente comme un pharmakon, terme qui désigne, en grec, à la fois un remède et un poison.
Timée, en un long discours exposé à la demande de Socrate, cherche à expliciter comment « le devenir, c’est-à-dire notre univers », a été constitué et « pour quelle raison » (Timée, 29e). Dès lors, comment ne pas chercher, ne serait-ce que sur un mode mythique, à qualifier la nature du temps ?
Il arrive que L’on agisse bien sans posséder de savoir fondé rationnellement, mais en suivant une croyance qui se révèle exacte et que Socrate nomme « opinion droite ». Si le savoir et L’opinion droite saisissent tous deux la vérité, comment les différencier ?
Il n’y a rien de plus confortable que L’ignorance. La sortie de L’ignorance s’exerce donc toujours comme une violence ; par ses questions et son exigence constante de vérité, Socrate dérangeait les Athéniens, qui ont fini par le condamner à mort pour trouble à L’ordre social.
L’Étranger, personnage principal du Sophiste, redoute d’être « devenu une sorte de parricide », c’est-à-dire d’avoir tué le père de la pensée, Parménide, qui soutenait que « seul L’être est, le non-être n’est pas ». Car qui veut comprendre le magicien, L’expert en illusion qu’est le sophiste, doit pouvoir penser la réalité du faux.
La vérité n’est pas L’opinion de chacun.
La vérité ne doit pas être recherchée du côté des apparences que nous offrent les objets des sens, mais du côté de leurs modèles intelligibles.
Nous sommes spontanément plongés dans une ignorance radicale qui nous empêche même de reconnaître la vérité quand nous la voyons.
« Maintenant considère ceci. Quel but se propose la peinture relativement à chaque objet ? Est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qui paraît tel qu'il paraît ; est-ce l'imitat ...»
« N'est-ce pas ce qui fait la souveraineté de la culture musicale : rien ne pénètre davantage au fond de l'âme que le rythme et l'harmonie, rien ne s'attache plus fortement à elle en apportant ...»
« À un esclave, oui, je donnerais des conseils, et s'il arrivait qu'il ne consente pas à les suivre, je l'y contraindrais. Mais un père ou une mère, je tiens pour impie de les contraindre sauf ...»
« Tu oublies encore une fois, mon ami, que la loi ne se préoccupe pas d'assurer un bonheur exceptionnel à une classe de citoyens, mais qu'elle s'efforce de réaliser le bonheur de la cité toute ...»
« Là où les charges publiques sont l'objet d'une bataille, ceux qui y auront été vainqueurs auront si complètement accaparé à leur profit les affaires publiques, qu'aux vaincus ils ne laisse ...»
« Il est, décidément, indispensable aux hommes de se donner des lois et de vivre conformément à ces lois ; autrement, il n'y aucune différence entre eux et les animaux qui, sous tous les rapp ...»
« Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons et nous d ...»
« Tous ces particuliers mercenaires, que le peuple appelle sophistes et regarde comme ses rivaux, n'enseignent pas d'autres maximes que celles que le peuple lui-même professe dans les assemblées, ...»
« SOCRATE - Est-il plus grand mal pour une cité que ce qui la divise et la rend multiple au lieu d'une ? Est-il plus grand bien que ce qui l'unit et la rend une ? GLAUCON - Non. SOCRATE - Eh bie ...»
« Socrate : Ainsi donc celui qui pense laisser après lui un art consigné dans un livre, comme celui qui le recueille en pensant qu'il sortira de cette écriture un enseignement clair et durable, ...»
« La vérité, je le déclare en effet, la formule en est ce que j'ai écrit : “Chacun de nous est la mesure de toutes choses, de celles qui sont comme de celles qui ne sont pas” [… ...»
« Quand on a cru, sans connaître l'art de raisonner, qu'un raisonnement est vrai, il peut se faire que peu après on le trouve faux, alors qu'il l'est parfois et parfois ne l'est pas, et l'expéri ...»
« SOCRATE – La rhétorique qui s'adresse au peuple d'Athènes et à celui des autres cités, c'est-à-dire des assemblées d'hommes libres, qu'en devons-nous penser ? Es-tu d'avis que les orate ...»
« Si tu veux bien réfléchir, Socrate, à l'effet visé par la punition du coupable, la réalité elle-même te montrera que les hommes considèrent la vertu comme une chose qui s'acquiert. Personn ...»
« SOCRATE – Quelle réponse probante pourrait-on faire à qui poserait cette question : dormons-nous et rêvons-nous ce que nous pensons, ou sommes-nous éveillés et conversons-nous réellemen ...»
« Quand on dit de chaque être vivant qu'il vit et qu'il reste le même - par exemple, on dit qu'il reste le même de l'enfance à la vieillesse -, cet être en vérité n'a jamais en lui les même ...»
« Il n'y a rien de plus beau que de conserver le plus de calme possible dans le malheur et de ne pas se révolter, parce qu'on ne sait pas ce qu'il y a de bon et de mauvais dans les situations de ce ...»
« SOCRATE. - Admettons-nous qu'il ne faut jamais faire le mal volontairement, ou qu'on peut le faire à certaines conditions, à d'autres non ? ou bien reconnaissons-nous que faire le mal n'est ja ...»
« “Ah ! ta sagesse te permet-elle donc de méconnaître qu'il faut honorer sa patrie plus encore qu'une mère, plus qu'un père, plus que tous les ancêtres, qu'elle est plus respectable, plus s ...»
« Or, ceux qui précisément possèdent la rectitude dans l'exercice du pouvoir, qu'ils exercent leur pouvoir avec ou contre le consentement des gouvernés, qu'ils se conforment ou non à des lois ...»
« Là où les charges publiques sont l'objet d'une bataille, ceux qui y auront été vainqueurs auront si complètement accaparé à leur profit les affaires publiques, qu'aux vaincus ils ne laisse ...»
« - Maintenant considère ceci. Quel but se propose la peinture relativement à chaque objet ? Est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qui paraît tel qu'il paraît ; est-ce l'imita ...»
« Si en effet, Socrate, tu veux bien faire réflexion sur le sens de cette expression punir les méchants, cela suffira pour te convaincre que les hommes regardent la vertu comme une chose qu'on pe ...»
« Je désire tout d'abord vous rappeler en quoi nous prétendons que consiste pour nous la bonne éducation. Je prétends donc que pour les enfants les premières sensations de leur âge sont le pl ...»
« Les hommes prétendent que, par nature, Il est bon de commettre l'injustice et mauvais de la souffrir, mais qu'il y a plus de mal à la souffrir que de bien à la commettre. Aussi, lorsque mutuel ...»
« Les hommes doivent nécessairement établir des lois et vivre selon des lois, sinon rien ne permet de les distinguer des bêtes les plus sauvages à tous égards. La raison en est la suivante : ...»
« Il y a, implanté dans l'âme de la plupart des hommes, un mal qui est plus grave que tous les autres, celui qui fait que chacun est pour lui-même plein d'indulgence, et auquel personne ne prend ...»
« L'ETRANGER — C'est que la loi ne pourra jamais embrasser exactement ce qui est le meilleur et le plus juste pour tout le monde à la fois, afin d'y conformer ses prescriptions : car les diffé ...»
« SOCRATE — Regarde bien si ce que tu veux dire, quand tu parles de ces deux genres de vie, une vie d'ordre et une vie de dérèglement, ne ressemble pas à la situation suivante. Suppose qu'il y ...»
« Certes, ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois, j'en suis sûr. C'est donc en fonction d'eux-mêmes et de leur intérêt personnel que les faibles font les lois, qu'ils ...»
« Lorsqu'on commence, sans avoir acquis aucune compétence en la matière, par accorder son entière confiance à un raisonnement et à le tenir pour vrai, on ne tarde pas à juger qu'il est faux ...»
« L'ETRANGER – La loi ne pourra jamais tenir exactement compte de ce qui est le meilleur et le plus juste pour tout le monde à la fois, pour y conformer ses prescriptions : car les diff ...»
« Ce n'est pas pour les richesses ni pour les honneurs que les gens de bien consentent à gouverner : ils ne souhaitent aucunement être considérés comme des salariés en exerc?ant ouvertement l ...»
« L'ETRANGER – Pourquoi est-il nécessaire de faire des lois, si la loi n'est pas ce qu'il y a de plus droit ? Il nous faut en trouver la raison. SOCRATE LE JEUNE – Oui, sans contred ...»
« Ce qui, assurément, est le mieux pour la cité, ce n'est ni la guerre extérieure ni la discorde interne, - et c'est une chose détestable de devoir en passer par là - ; mais ce qui est le mie ...»
« SOCRATE - Les recettes de cuisine, tu sais bien que tu n'y connais rien ? ALCIBIADE - Rien du tout. S. - Est-ce que tu as une opinion personnelle sur la façon de s'y prendre et en changes-tu, ou ...»
« SOCRATE – Celui qui garde son injustice au lieu d'en être délivré est le plus malheureux de tous. POLOS – Cela semble certain. SOCRATE – N'est-ce pas précisément le cas de l'homme qu ...»
« Sans contredit, ce ne sont pas là —nous tenons à le déclarer à cette heure— de véritables constitutions ; et ce ne sont pas non plus des lois justes, toutes celles qui n'ont pas été i ...»
« Les hommes doivent nécessairement établir des lois et vivre selon ces lois,sinon rien ne permet de les distinguer des bêtes les plus sauvages à tous égards. Laraison en est la suivante : au ...»
SOCRATE : « J’ai bien à l’esprit, repris-je, les raisons nombreuses et de toutes sortes qui nous font dire que nous avons fondé notre cité le plus correctement possible, et je l’affirme surt ...»