(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)
L’art est produit par un être qui se représente L’effet qu’il va produire.
L’artiste est défini par son génie, c’est-à-dire par une disposition innée et naturelle par laquelle il peut inventer de nouvelles règles.
La beauté ne se réduit pas à la satisfaction liée aux sens, toujours particulière et subjective ; dire c’est beau, c’est aspirer à partager avec les autres le plaisir ressenti devant une œuvre. c’est le jugement esthétique qui permet de dépasser le cadre de la sensation et d’accéder à une dimension universelle.
Le génie se caractérise par L’acte de création. Kant s’efforce de mettre au jour, par un certain nombre de critères, ce qui fait le mystère du génie artistique.
Le goût se distingue de la connaissance et de la morale.
Ne pas chercher à être heureux mais à se rendre digne du bonheur : Le devoir moral est désintéressé et donne donc à L’homme une fin qui ne peut être confondue avec la recherche du bonheur. Plutôt que de vouloir le bonheur à tout prix, L’homme qui honore en lui la loi morale doit seulement chercher à en être digne.
C’est la conscience de soi qui fait de L’homme autre chose qu’une simple chose : une personne.
Dans ses Remarques générales sur L’Esthétique transcendantale, Kant souligne que L’intuition ne nous fait connaître que des rapports entre des phénomènes et non la chose en soi, qui serait la chose vue indépendamment de la manière dont elle nous apparaît. Il en tire alors les conséquences en ce qui concerne L’intuition interne.
La conscience nous élève au-dessus des bêtes. c’est par sa capacité à se concevoir lui-même comme sujet de sa pensée que L’homme acquiert sa dignité d’homme, et devient ce que nulle bête ne peut être : une personne.
La capacité de L’homme à avoir la notion de soi-même, ou du moi, est ce qui le distingue des autres créatures, et cette conscience de soi se développe progressivement chez L’enfant.
D’après Kant, la loi morale est un fait de la raison qui prescrit formellement ce que nous devons faire. Objectivement, elle se présente donc comme un principe contraignant nos inclinations. Est-ce à dire que subjectivement, agir par devoir ne procure qu’un sentiment de peine et de soumission ?
Dans la troisième antinomie de la Critique de la raison pure, Kant tente d’éviter la contradiction entre la nécessité absolue et la liberté. Il soutient qu’il est possible de considérer tout acte selon deux points de vue : celui de la causalité déterministe, par laquelle on remonte la chaîne des causes qui ont produit L’acte, et celui de la causalité par liberté. L’acte peut alors être imputé à un agent autonome, qui se détermine lui-même par rapport à ce que lui dicte sa raison.
La morale ne peut pas reposer sur le plaisir, sinon elle n’aurait plus rien d’absolu. Une action peut produire plus de plaisir que de douleur, et en même temps être absolument immorale, si elle porte atteinte à la dignité humaine.
La raison énonce la loi morale sous trois formulations. Dire que le devoir existe, c’est dire que le sujet est obligé dès qu’il se représente la loi morale, grâce à la raison, sous une de ses trois formes : 1. Un acte moral doit pouvoir être universalisable, L’universalité étant la forme même de la loi. 2. Un être raisonnable, une personne, doit toujours traiter une personne comme une fin et non seulement comme un moyen. 3. La volonté autonome d’un être raisonnable est d’être uni avec tout autre être raisonnable sous une loi universelle.
Le devoir est absolument invariable. Pour Constant, ne pas mentir n’est qu’un impératif hypothétique (relatif aux conditions et aux conséquences) et un devoir est toujours L’envers d’un droit. Pour Kant, L’impératif d’un devoir est au contraire catégorique (indépendant des conditions et des conséquences) et le devoir ne répond pas au droit d’autrui, mais d’abord à la dignité morale de L’humanité. Peu importe quand L’on ment, ou à qui L’on ment, mentir ne peut jamais être moral.
Le devoir moral est essentiellement supérieur à tous les autres devoirs : c’est le seul qui soit absolu.
On accomplit son devoir, selon Kant, lorsqu’on agit avec L’intention de respecter la loi morale, formulée sous la forme d’un impératif catégorique : Agis uniquement d’après une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. Dans le chapitre iii de la Critique de la raison pratique, Kant prend soin de distinguer cette action accomplie par devoir d’un fanatisme moral, qui menace la vie éthique.
Le cosmopolitisme, redéfini par Kant au xviiie siècle, exige de concevoir la sagesse politique non plus comme une question interne, mais dans la perspective internationale des relations d’État à État. Comment s’articulent alors droit et morale ?
Le début de L’Anthropologie du point de vue pragmatique est consacré à L’examen de la conscience de soi, qui élève infiniment L’homme. En étudiant le retour réflexif de L’homme sur lui-même, Kant doit se confronter à la possibilité de représentations inconscientes.
Rien ne nous force à supposer que la loi morale est fondée sur L’existence des dieux. Elle est bien plutôt un effet de notre nature d’êtres doués de raison.
Si la justice corrective suit un principe d’égalité, comment le traduire dans la punition des crimes ? La sanction doit-elle être équivalente à la faute ? Dans ce texte, Kant affirme ce principe en faisant référence à la loi du talion, tout en apportant des conditions permettant de le distinguer de la vengeance : Kant indique alors qu’il faut infliger un châtiment égal à la faute.
Au septième paragraphe de la Critique de la raison pratique, Kant soutient que la loi fondamentale de la raison pratique est : agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même temps toujours valoir comme principe d’une législation universelle. Ce pouvoir de se donner à soi-même ses propres lois trouve son prolongement dans la distinction entre autonomie et hétéronomie.
La reconnaissance de la force de L’impératif moral (comme celui qui nous interdit de porter un faux témoignage) nous révèle le pouvoir que nous avons de résister à tous nos penchants, y compris le désir de vivre que nous concevons comme supérieur à tous les autres : tu dois donc tu peux.
Le débat concernant L’existence du libre arbitre est en lui-même insoluble. Une « solution » est cependant possible si L’on distingue le plan du phénomène et le plan du noumène : nous ne pouvons connaître que des phénomènes, et donc la liberté elle-même (en tant qu’objet d’intuition intellectuelle) ne saurait être L’objet de la raison théorique. Son existence peut cependant être justifiée d’un point de vue pratique.
Se soumettre à son désir, c’est se soumettre à quelque chose d’extérieur à ma volonté (mon désir est pathologique, je le subis passivement comme constituant mon identité) : j’agis donc de façon hétéronome. La véritable liberté est autonomie : je dois me soumettre non à mon désir, mais à ma raison.
Le devoir est toujours un devoir de L’homme envers lui-même. La philosophie pratique de Kant pose que seules les personnes, c’est-à-dire les sujets doués de raison, sont dignes de respect, car elles sont les seules à être des fins en soi. La nature se présente alors comme un objet de connaissance et comme un ensemble de moyens dont les hommes peuvent disposer à leur guise.
Le soixante-cinquième paragraphe de la Critique de la faculté de juger est intitulé : « Les choses en tant que fins naturelles sont des êtres organisés ». Kant y soutient que la nature s’organise « d’elle-même, et cela dans chaque espèce de ses produits organisés, selon un même exemplaire dans L’ensemble, mais cependant aussi avec des écarts convenables et exigés selon les circonstances pour L’autoconservation de L’espèce ».
Les corps vivants présentent une organisation qui dépasse le simple mécanisme. Kant cherche ici à caractériser la spécificité des corps vivants. Cela le conduit à repérer une finalité particulière propre aux organismes, qui marque la différence avec les objets techniques.
Après avoir montré qu’une volonté bonne est une volonté qui se soumet à L’impératif catégorique sans subir les contraintes de la sensibilité, Kant envisage, dans la troisième section des Fondements de la métaphysique des mœurs, le fondement de cette autonomie de la volonté : L’idée de la liberté, qui ne peut être attribuée qu’à un être raisonnable.
Il faut avoir le courage de se servir de son propre entendement.
Kant définit L’idéal des Lumières comme un état d’autonomie de L’entendement humain, qui s’accompagne d’un programme d’affranchissement de L’humanité à L’égard de son état de tutelle.
Notre raison a-t-elle certaines limites au-delà desquelles elle ne doit pas s’aventurer ?
Selon Kant, le sens commun désigne « une faculté de juger qui dans sa réflexion tient compte, lorsqu’elle pense, du mode de représentation de tous les autres humains afin d’étayer son jugement, pour ainsi dire, de la raison humaine dans son entier ». Cette capacité d’anticiper le jugement virtuel d’autrui correspond à trois maximes, dont le respect définit L’autonomie intellectuelle.
Dans la préface de la Critique de la raison pure, Kant tire une leçon fondamentale de L’exemple des grandes découvertes scientifiques : c’est seulement lorsque la raison prend les devants sur L’expérience qu’elle parvient à dégager les lois de la nature. La science, c’est forcer la nature à répondre à nos questions.
La technique se distingue de la nature et de la science. Kant définit L’art en général, c’est-à-dire le savoir-faire technique, en le distinguant de la nature et de la science. Ce sens correspond à ce que les Anciens appelaient technè en grec ou ars en latin.
Le déploiement de la technique moderne n’est donc pas sans poser des problèmes moraux. Kant rappelle en effet que L’impératif moral fondamental, c’est de toujours considérer L’être humain en même temps comme une fin, et jamais seulement comme un moyen. Le respect de la personne humaine doit limiter le pouvoir de L’État sur le citoyen ou du patron sur le travailleur, dans leur usage des techniques de contrôle et de surveillance.
Le quatrième paragraphe de la Critique de la raison pure est une « exposition métaphysique du concept de temps ». Au deuxième paragraphe, Kant avait explicité sa démarche : « J’entends par exposition la représentation claire (quoique non détaillée) de ce qui appartient à un concept ».
Le temps n’existe pas en soi, mais en nous. Le temps n’existe pas au même titre que les choses perceptibles ou les phénomènes ; il n’est d’ailleurs ni une chose ni un phénomène, mais une condition nécessaire de leur appréhension.
Le travail répond à d’autres besoins que la survie : il constitue une occupation saine qui évite à L’homme de sombrer dans L’ennui.
Il n’y a pas de critère universel de vérité.
La vérité est souvent définie comme L’adéquation de la connaissance avec son objet. Kant, concédant cette définition, pose une question plus difficile : comment reconnaître une connaissance vraie, une fois la vérité définie comme adéquation ?
Le mensonge n’est jamais acceptable, parce qu’il n’est pas universalisable sans contradiction.
Une conviction vraie doit pouvoir être partagée.
« La religion, qui est fondée simplement sur la théologie, ne saurait contenir quelque chose de moral. On n'y aura d'autres sentiments que celui de la crainte, d'une part, et l'espoir de la réco ...»
« N'a-t-on pas un mot qui désignerait, non une jouissance comme le mot bonheur, mais qui cependant indiquerait une satisfaction liée à notre existence, un analogue du bonheur qui doit nécessair ...»
« Ce ne sont pas les excitations de sa nature qui éveillent en l'homme les passions, ces mouvements désignés par un mot si juste et qui causent de si grands ravages dans ses dispositions primiti ...»
« Relativement au bonheur, aucun principe universellement valable ne peut-être donné pour loi. Car aussi bien les circonstances que l'illusion pleine de contradictions et en outre sans cesse chan ...»
« Personne ne peut me conduire à être heureux à sa manière (c'est-à-dire à la manière dont il conçoit le bien-être des autres hommes) ; par contre, chacun peut chercher son bonheur de la m ...»
« Un homme peut travailler avec autant d'art qu'il le veut à se représenter une action contraire à la loi qu'il se souvient avoir commise, comme une erreur faite sans intention, comme une simple ...»
« L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation. Il n'est que ce que l'éducation fait de lui. Il faut remarquer que l'homme n'est éduqué que par des hommes et par des hommes qui ont égaleme ...»
« La vérité, dit-on, consiste dans l'accord de la connaissance avec l'objet. Selon cette simple définition de mot, ma connaissance doit donc s'accorder avec l'objet pour avoir valeur de vérité ...»
« Les passions, puisqu'elles peuvent se conjuguer avec la réflexion la plus calme, qu'elles ne peuvent donc pas être irréfléchies comme les émotions et que, par conséquent, elles ne sont pas ...»
« Que soit vrai tout ce que l'on dit tant aux autres qu'à soi-même, c'est ce qu'il est impossible de garantir dans tous les cas, parce qu'on peut se tromper ; mais que ce soit sincère, c'est ce ...»
« Supposons que quelqu'un affirme, en parlant de son penchant au plaisir, qu'il lui est tout à fait possible d'y résister quand se présentent l'objet aimé et l'occasion : si, devant la maison ...»
« Cette espérance en des temps meilleurs, sans laquelle jamais un réel désir d'accomplir quelque chose qui aille dans le sens du bien général n'aurait enflammé le coeur humain, a aussi toujou ...»
« S'il était découvert que l'espèce humaine, considérée dans sa totalité, a avancé et a été en train de progresser même aussi longtemps que l'on voudra, personne ne pourrait pourtant assu ...»
« Il n'est point de connaissance qui soit superflue et inutile de façon absolue et à tous égards, encore que nous ne soyons pas toujours à même d'en apercevoir l'utilité. C'est par conséquen ...»
« On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être mo ...»
« L'adversité, la douleur, la pauvreté sont de grandes tentations menant l'homme à violer son devoir. L'aisance, la force, la santé et la prospérité en général, qui s'opposent à cette infl ...»
« Concernant la partie des créatures qui est vivante, bien que dépourvue de raison, un traitement violent et en même temps cruel des animaux est opposé au devoir de l'homme envers lui-même, pa ...»
« La vérité, dit-on, consiste dans l'accord de la connaissance avec l'objet. Selon cette simple définition de mot, ma connaissance doit donc s'accorder avec l'objet pour avoir valeur de vérité ...»
« Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l'autorité d'autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé� ...»
« L'ignorance peut être ou bien savante, scientifique, ou bien vulgaire. Celui qui voit distinctement les limites de la connaissance, par conséquent le champ de l'ignorance, à partir d'où il com ...»
« Le problème d'une constitution, fût-ce pour un peuple de démons (qu'on me pardonne ce qu'il y a de choquant dans l'expression) n'est pas impossible à résoudre, pourvu que ce peuple soit dou� ...»
« Le véritable champ du génie est celui de l'imagination, parce qu'elle est créatrice et qu'elle se trouve moins que d'autres facultés sous la contrainte des règles ; ce qui la rend d'autant ...»
« Il arrive parfois sans doute qu'avec le plus scrupuleux examen de nous-mêmes nous ne trouvons absolument rien qui, en dehors du principe moral du devoir, ait pu être assez puissant pour nous po ...»
« De même que l'on peut dire des plantes (par exemple, des pommes de terre) et des animaux domestiques, dans la mesure où, du point de vue de leur abondance, ils constituent l'oeuvre de l'homme, ...»
« Le dernier progrès que fit la raison, achevant d'élever l'homme tout à fait au-dessus de la société animale, ce fut qu'il comprit (obscurément encore) qu'il était proprement la fin de la na ...»
« Celui qui renonce à sa liberté et l'échange pour de l'argent agit contre l'humanité. La vie elle-même ne doit être tenue en haute estime que pour autant qu'elle nous permet de vivre comme d ...»
« Cette idée de la personnalité qui éveille le respect, qui nous met devant les yeux la sublimité de notre nature (d'après sa détermination), en nous faisant remarquer en même temps le défa ...»
« Il y a des cas où des hommes, même avec une éducation qui a été profitable à d'autres, montrent cependant dès l'enfance une méchanceté si précoce, et y font des progrès si continus dans ...»
« L'homme est un être destiné à la société (bien qu'il soit aussi insociable), et en cultivant l'état de société il ressent puissamment le besoin de s'ouvrir aux autres (même sans avoir l� ...»
« L'un aime le son des instruments à vent, l'autre celui des instruments à corde. Discuter là-dessus avec l'intention de dénoncer l'erreur du jugement d'autrui qui diffère du nôtre, comme s'il ...»
« Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les ...»
« Un commandement ordonnant à chacun de chercher à se rendre heureux serait une sottise ; car on n'ordonne jamais à quelqu'un ce qu'il veut déjà inévitablement de lui-même. Il ne faudrait q ...»
« Une propriété de la raison consiste à pouvoir, avec l'appui de l'imagination, créer artificiellement des désirs, non seulement sans fondements établis sur un instinct naturel, mais même en ...»
« Ainsi on peut bien apprendre tout ce que Newton a exposé dans son oeuvre immortelle, les Principes de la philosophie de la nature, si puissant qu'ait dû être le cerveau nécessaire pour ces d� ...»
« Celui qui a l'intention de faire à autrui une fausse promesse apercevra aussitôt qu'il veut se servir d'un autre homme simplement comme d'un moyen, sans que ce dernier contienne en même temps ...»
« L'adversité, la douleur, la pauvreté sont de grandes tentations menant l'homme à violer son devoir. L'aisance, la force, la santé et la prospérité en général, qui s'opposent à cette infl ...»
« Inventer est tout autre chose que découvrir. Car ce qu'on découvre est considéré comme déjà existant sans être révélé, par exemple l'Amérique avant Colomb ; mais ce que l'on invente, l ...»
« L'homme est un être destiné à la société (bien qu'il soit aussi, pourtant, insociable), et en cultivant l'état de société il éprouve puissamment le besoin de s'ouvrir à d'autres (même s ...»
« L'homme doit de bonne heure être habitué à se soumettre aux prescriptions de la raison. Si en sa jeunesse on laisse l'homme n'en faire qu'à sa volonté et que rien ne lui est opposé, il conse ...»
« La raison […] énonce en nous son veto irrésistible : Il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle entre toi et moi dans l'état de nature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu' ...»
« L'homme est destiné par sa raison à exister en société avec des hommes et à se cultiver, se civiliser, se moraliser, dans cette société, par l'art et les sciences, si grand que puisse êtr ...»
« La raison ne voit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans et elle doit prendre les devants avec les principes qui déterminent ses jugements, suivant des lois immuables, elle ...»
« On dit bien que la liberté de parler ou d'écrire peut assurément nous être enlevée par une autorité supérieure, mais non point la liberté de penser. Quelles seraient toutefois l'étendue e ...»
« Quand quelqu'un ne trouve pas beau un édifice, un paysage, un poème, il ne se laisse pas imposer intérieurement l'assentiment par cent voix, qui toutes louent ces choses. Certes il peut faire ...»
« Il est de la plus haute importance que les enfants apprennent à travailler. L'homme est le seul animal qui doit travailler. Il lui faut d'abord beaucoup de préparation pour en venir à jouir de ...»
« Prenons un acte volontaire, par exemple un mensonge nuisible par lequel un homme a introduit un certain désordre dans la société et dont on cherche d'abord les causes qui lui ont donné naissan ...»
« L'éthique peut proposer des lois de moralité qui sont indulgentes et qui s'ordonnent aux faiblesses de la nature humaine, et ainsi elle s'accommode à cette nature en ne demandant rien de plus ...»
« Un homme a beau chercher par tous les artifices à représenter une action illégitime, qu'il se rappelle avoir commise, comme une erreur involontaire, comme une de ces négligences qu'il est imp ...»
« Être bienfaisant, lorsqu'on le peut, est un devoir, et, de plus, il y a certaines âmes si naturellement portées à la sympathie que, sans aucun motif de vanité ou d'intérêt, elles trouvent u ...»
« Il y a dans la nature humaine une certaine fausseté qui doit, en définitive, comme tout ce qui vient de la nature, contenir une disposition qui aboutit à une bonne fin ; je veux parler de not ...»
« L'un des grands problèmes de l'éducation est de savoir comment allier la soumission à la contrainte de la règle et la capacité d'user de sa liberté. Car la contrainte est nécessaire ! Comm ...»
« Dans une montre une partie est l'instrument du mouvement des autres, mais un rouage n'est pas la cause efficiente de la production d'un autre rouage ; certes une partie existe pour une autre, ma ...»
« Le dernier progrès que fit la raison, achevant d'élever l'homme tout à fait au-dessus de la société animale, ce fut qu'il comprit (obscurément encore) qu'il était proprement la fin de la n ...»
« Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l'autorité d'autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé� ...»
« L'idée selon laquelle ce qui n'a pas réussi jusqu'à maintenant ne réussira jamais pour cette même raison, cette idée ne justifie en aucun cas de renoncer à un dessein pragmatique ou techni ...»
« Un commandement ordonnant à chacun de chercher à se rendre heureux serait une sottise ; car on n'ordonne jamais à quelqu'un ce qu'il veut déjà inévitablement de lui-même. Il ne faudrait q ...»
« Quand quelqu'un ne trouve pas beau un édifice, un paysage, un poème, il ne se laisse pas imposer intérieurement l'assentiment par cent voix, qui toutes les célèbrent hautement. Il peut certe ...»
« Personne ne peut me contraindre à être heureux d'une certaine manière (celle dont il conçoit le bien-être des autres hommes) mais il est permis à chacun de chercher le bonheur dans la voie q ...»
« Un homme peut travailler avec autant d'art qu'il le veut à se représenter une action contraire à la loi dont il se souvient, comme une erreur faite sans intention, comme une simple imprévoyan ...»
« Le respect s'applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses. Les choses peuvent exciter en nous de l'inclination et même de l'amour, si ce sont des animaux (par exemple des chevau ...»
« Toutes les sciences ont une partie pratique, consistant en des problèmes qui supposent que quelque fin est possible pour nous, et en des impératifs qui énoncent comment cette fin peut être at ...»
« Réserver ou suspendre notre jugement, cela consiste à décider de ne pas permettre à un jugement provisoire de devenir définitif. Un jugement provisoire est un jugement par lequel je me repré ...»
« Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que vérit ...»
« Nous sommes cultivés au plus haut degré par l'art et par la science. Nous sommes civilisés, jusqu'à en être accablés, par la politesse et les bienséances sociales de toute sorte. Mais nous ...»
« J'avoue ne pas pouvoir me faire très bien à cette expression dont usent aussi des hommes avisés : un certain peuple (en train d'élaborer sa liberté légale n'est pas mûr pour la l ...»
« La pièce est chaude, le sucre est doux, l'absinthe est désagréable, ce sont là des jugements dont la valeur est simplement subjective. Je ne prétends nullement que moi-même je doive ...»
« Le désir de vengeance ne doit pas être confondu avec le désir de justice. Chacun a l'obligation de faire valoir son droit et de veiller à ce qu'il ne soit pas foulé aux pieds par autrui. C'e ...»
« Qu'en est-il de la satisfaction pendant la vie ? - Elle n'est pas accessible à l'homme : ni dans un sens moral (être satisfait de soi-même pour sa bonne volonté) ni dans un sens pragmatique ...»
« Le sentiment d'un tribunal intérieur inscrit en l'homme (“devant lequel ses pensées s'accusent ou se disculpent l'une l'autre”) correspond à la conscience morale. Tout homme a une telle con ...»
« Il n'est point de connaissance qui soit superflue et inutile de façon absolue et à tous égards, encore que nous ne soyons pas toujours à même d'en apercevoir l'utilité. - C'est par conséqu ...»
« Lorsque, dans les matiéres qui se fondent sur l’expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l’autorité d’autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d’aucun p ...»
« Si un peuple devait estimer perdre trés vraisemblablement son bonheur sous une certaine législation présentement effective, qu’a-t-il à faire ? Doit-il ne pas se rebeller ? La rèponse ne ...»
« L'adversité, la souffrance et la pauvreté constituent de grandes tentations de transgresser son devoir. L’aisance, la force, la santé et la prospérité en général, qui s’opposent à cet ...»
« Concernant la partie des crèatures qui est vivante, bien que dépourvue de raison, un traitement violent et en même temps cruel des animaux est […] intimement opposé au devoir de l’homme e ...»
« Y a-t-il un homme, même moyennement honnéte, à qui il ne soit parfois arrivé de renoncer à un mensonge, par ailleurs inoffensif, par lequel il pouvait se tirer lui-même d'un mauvais pas, ou ...»
« On peut bien apprendre tout ce que Newton a exposé dans son oeuvre immortelle, les Principes de la philosophie de la nature, si puissant qu’ait du? être le cerveau nécessaire pour ces ...»
« Il suffit par exemple qu’un malheureux nous aborde pour que nous ressentions de la compassion pour lui et lui venions en aide, ce qui toutefois ne se serait pas produit s’il nous avait implor ...»
« C’est à travers ses actions, et non dans la jouissance, que l’homme ressent sa vie. Plus nous sommes occupés, plus ce sentiment est fort, et plus nous sommes conscients de notre vie. Dans l ...»
« C’est à travers ses actions, et non dans la jouissance, que l’homme ressent sa vie. Plus nous sommes occupés, plus ce sentiment est fort, et plus nous sommes conscients de notre vie. Dans l ...»
« 1) Le temps n’est pas un concept empirique qui dérive d’une expérience quelconque. En effet, la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentat ...»